Archives de catégorie : Confinement C 19

Mes 10 km – avril 2021 – # 14

Autrefois sans doute lieu-dit où on pouvait voir une maison au toit de chaume ou de paille (Ti Kolo ou Ti Plouz selon les lieux), le lac comme on l’appelle ici (mais rien à voir avec ceux d’Annecy ou du Bourget, bien plus majestueux dans leur écrin de montagnes) est l’un des nombreux étangs qui ponctuaient le secteur où l’on extrayait le minerai d’étain autrefois.

Entre 1960 et 1975, grâce à la découverte d’importants gisements de minerai dans les marais qui bordent la rivière l’Ildut, Saint-Renan devint la capitale européenne de l’étain. Les gisements alluvionnaires de cassitérite, un minerai stannifère, furent exploités par la Comiren (Compagnie des Mines de Saint-Renan) à l’aide d’une drague placée sur un ponton (plus de 5 200 tonnes de concentrés à 74 % d’étain ont été produits).

Les trous creusés pour l’exploitation de l’étain seront ensuite remplis par l’eau de la rivière, créant six lacs : lac de Pontavennec, lac de Ty Colo, lac de la Comiren, lac de Tréoualen ou de la Laverie, lac de Poulinoc et lac de Lannéon.

Le lac de Ty Colo à Saint-Renan

Ty Colo avait aussi acquis, du fait de la rime avec un défaut récurrent des ouvriers de l’Arsenal de Brest (l'”Arsouille”), une réputation que Gérard Cabon, “académicien du parler brestois”, explique dans son ouvrage Y’a skiff (Editions Dialogues) :

“Quand on est jeune, on apprend la voile avec les arpètes à Traon-Liors en Plougastel. Pour ceux qui ont besoin d’une remise à niveau, il y a les stages de voile à Ti Colo en Saint-Renan… Ils sont réservés à ceux qui ont fini trop vite leur Schiaffino (la cargaison d’un navire pinardier de la Compagnie du même nom, qui ravitaillait Brest en vin d’Algérie)… et qui doivent aller suivre une cure à la clinique de Saint-Renan. Pour donner le change, ils sont officiellement en stage de voile à Ti Colo. Il n’y a pas beaucoup de voile sur le lac mais de l’eau sans Ricard, ça ne manque pas !”

Blague à part, tournez le dos à la zone commerciale et ses bâtiments géométriques alignés, et vous verrez que le site de Ty Colo permet quand même la pratique de sports de glisse mécanique, la marche, le jogging et le vélo. Deux stades encadrent le plan d’eau : le stade d’athlétisme à l’ouest ainsi que celui, à l’opposé, du club de rugby local. C’est aussi un lieu de promenade en famille où l’on peut apercevoir des oiseaux semi-sauvages (cygnes, canards et oies) ou sauvages (goélands et mouettes, sternes ou encore cormorans), mais le plus beau de tous, celui qui ne se livre qu’à ceux qui savent observer, est le martin-pêcheur, véritable éclair bleu qui échappe, à tire d’aile, au regard de qui a réussi à le capter en quelques secondes à peine.

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Mes 10 km – avril 2021 – # 13

En plein milieu de la campagne, sur la route qui de Plabennec à Gouesnou, le mémorial de Lormeau a été initié par la section locale des anciens combattants et inauguré en 2009. Une stèle rend hommage aux 75 Américains tombés lors des combats pour la libération de Plabennec et Plouvien, les 8 et 9 août 1944. Les visiteurs sont informés par des panneaux pédagogiques relatifs au lieu où un nouveau socle pour le pavoisement du site vient d’être installé.

Un panneau du mémorial de Lormeau à Plabennec.

La célébration des combats de Lormeau a lieu tous les ans au début août : cérémonie autour des porte-drapeaux du secteur, des officiels et du public, dépôt de gerbe, hymnes français et américain, et participation des membres de l’association Brest 44 pour donner un côté «réalité historique» (hommes en tenue, présence de matériel comme un Dodge, des jeeps, un GMC et une chenillette).

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Pour en savoir plus, le site Mémorial US de Lormeau sur Kilroytrip.fr

Mes 10 km – avril 2021 – # 12

À l’est de la pointe de l’Armorique et de sa réserve minéralogique, le petit port de l’Auberlac’h somnole. Son lieu de rencontre et de convivialité, le Tapecul est fermé, même s’il fait la promotion d’un sculpteur établi plus au fond de la ria, à Penn ar Stêr. Si vous venez en voiture, faites très attention car, si la route est en pente, on peut aussi y trouver en plein milieu, des habitants qui y tapent la discute tranquillement.

Le petit port de l’Auberlac’h à Plougastell

Ici on circule fréquemment en tracteur et chacun a son bateau en plastique, parfois stocké à terre en plein champ. En face, le tout petit port du Four à Chaux et son Centre de Voile. Entre les deux, le sillon de galets, an Ero, qui barre l’estuaire. À marée montante ,le chenal à l’extrémité du sillon constitue un “spot” intéressant pour les pêcheurs à la ligne qui veulent taquiner le bar.

Le minéral est omniprésent et il n’est pas rare de voir parmi les galets quelques indices des nombreux fossiles qui peuplent les falaises d’aval. Incrustés dans la roche, de beaux motifs géométriques ou, c’est selon, plutôt torturés, attirent forcément l’œil du photographe sensible à cette esthétique. Quelques rares plantes de haut d’estran arrivent cependant à survivre dans cet environnement hostile : bette maritime verte et rouge, comme sa grande sœur la betterave, la criste marine, ou le cranson, …

Le village de Penn an Ero invite à une villégiature paisible, et ce n’est pas le chat Nougat qui, allongé au soleil, rêve de Nougayork quand Claude l’appelle par son nom, qui me contredira.

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Mes 10 km – avril 2021 – # 11

En ce beau jour de printemps et de vacances, Milizac s’active. Le bourg, chef-lieu de la nouvelle commune Milizac-Guipronvel (fusion effectuée en 2017), est en ébullition avec des travaux routiers ; on a démoli de vieux bâtiments au centre-bourg et des tracteurs passent à toute berzingue autour de l’église Saint-Pierre. Un édifice daté de 1652, orné de vitraux colorés et particulièrement lumineux en cette fin de matinée. Les paroissiens n’ont aucune excuse pour rater l’heure des offices : en effet, au-dessus de Saint-Pierre et sa clé (du paradis), trône un magnifique cadran solaire, associé à l’horloge du clocher.

Capitale mondiale du cri du cochon, le bourg de Milizac se trouve au carrefour de plusieurs routes du Bas-Léon.

Ici, on sait tout de suite que la commune a signé la charte Ya d’ar brezhoneg, car les bâtiments publics, mairie et médiathèque, les panneaux routiers, sont exprimés dans les deux langues. Même le drapeau européen a du mal à se faire une place entre le tricolore et le gwenn ha du !

Mais ce qui surprend le plus, c’est l’humour dont font preuve certains habitants : le bar-PMU-tabac-presse-jeux du bourg annonce la couleur dans son enseigne, le MiliZinc où je suppose que les fumeurs qui roulent peuvent acheter du papier à cigarettes ZigZag. L’auto-école s’appelle même Mil Zig Zag, un pari risqué cependant : on espère que les jeunes conducteurs choisissent quand même de respecter à la lettre le code de la route, de A à Z. Une épreuve sportive à VTT est aussi organisée dans la commune tous les ans depuis des années, la Mil Zig Zac, probablement pas une épreuve en ligne ! Par contre, je n’ai pas réussi à trouver la piste de slalom, la station de ski étant probablement fermée pour cause de confinement.

Et ce n’est pas tout ! On pratique aussi l’humour noir à la Mairie qui a fait apposer un panneau d’information sur l’épidémie de Covid, où ça, je vous le demande ? Eh bien, vous ne me croirez peut-être pas, mais ils n’ont pas trouvé mieux que sur le mur du cimetière qui entoure l’église. Et, en face, les lapins n’ont qu’à bien se tenir, le SHOOT les attend de pied ferme !

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Mes 10 km – avril 2021 – # 10

Porzh Meur, le plus à l’ouest des sept ports de Plougastell (le Passage, Keralliou, le Caro, Porzh Meur, l’Auberlac’h, le Four à Chaux, le Tinduff), est situé sur le versant nord de la pointe de l’Armorique, près du village de Larmor. Le plus important de Plougastel au XIXe siècle, il reste encore aujourd’hui un petit port d’échouage protégé des vents d’ouest par une petite jetée. Il n’est plus fréquenté que par des plaisanciers.

Le petit port de Porzh meur, près de Larmor, au nord de la pointe de l’Armorique à Plougastell

La partie basse de Larmor est constituée de champs et prairies, servant essentiellement à des résidences secondaires de vacances. Le littoral est bordé d’une grève de galets, largement ouverte sur l’Île Longue, la pointe des Espagnols et la rade de Brest, offrant une vue magnifique sur la Ville Blanche, les infrastructures du port de commerce, grues jaunes et silos émergeant entre les divers cargos, méthaniers ou pétroliers en réparation et paquebots en escale ou en carénage.

“La pointe de l’Armorique, face à l’île Ronde, est un site géologique d’intérêt international, pour son récif corallien (falaise de calcaires bleus du dévonien), unique récif fossile de coraux et d’éponges du Praguien d’Europe. Une présence militaire y est attestée depuis la fin du XVIIe siècle. Un fort occupe une partie de la pointe ; il est encore aujourd’hui propriété de la marine nationale et son accès est interdit au public.

À 600 m à l’est de l’Île Ronde, se trouvent deux ducs-d’Albe construits par l’Occupant lors de la seconde Guerre mondiale. Destinés à accueillir le cuirassé Bismarck, coulé avant d’avoir pu atteindre la rade de Brest, ces caissons ne semblent pas avoir eu une utilisation intensive, les courants de marée rendant difficiles les manœuvres d’accostage à cet endroit.

Aujourd’hui désaffectés, ces cubes de béton sont devenus un havre pour la faune et la flore. Y nichent par exemple des sternes pierregarins, depuis qu’ils ont été rendus inaccessibles (échelles déposées).” (d’après Wikipédia)

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Mes 10 km – avril 2021 – # 9

Lieu plein d’histoire et de légende, cet ancien manoir de Milizac, en lisière de Saint-Renan, dont les premières fondations remonteraient au XIIIe ou XIVe siècle, c’est aujourd’hui un restaurant boîte de nuit, qui subit de plein fouet, comme tous ceux de sa catégorie, l’impact des mesures réglementaires prises pour combattre la pandémie de coronavirus.

Reconstruit au XXe siècle, en 1935, sur les ruines de celui du XVIe, édifié vers 1526, le manoir du Curru d’origine, construit selon la légende en une nuit, aurait appartenu à la famille Faramus ou Pharamus (Kastell Roue Faramus, 1238), puis aux vicomtes du Curru, “puissants seigneurs ayant juridiction sur Guipavas, Lambézellec, Gouesnou, Bohars et Tresnuez, trêve du prieuré des Sept-Saints de Brest. Le manoir aurait été habité par une famille du nom de Mac-Grégor”, plus probablement un “marquis de Grégo, lequel possédait Le Curru au XVIIIᵉ siècle.” (Site Info-Bretagne)

Le manoir du Curru à Milizac

Le Curru se situe dans un environnement fait d’eau et de bois. La vallée, qui remonte vers Milizac, autrefois appelée la vallée des seigneurs, pourrait aussi être nommée vallée des moulins, dont la plus grande partie a disparu. Des chemins creux permettent au promeneur de circuler tranquillement, loin du bruit et de l’agitation, dans un cadre arboré en plein renouvellement.

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Mes 10 km – avril 2021 – # 8

Propice à la balade pour tous, l’étang de Breignou près de la Grande Île, à l’entrée de la commune de Bourg-Blanc en venant de Gouesnou, est le cadre idéal pour les familles, les grands-parents et leurs petits-enfants, les marcheurs et les joggeurs, les cyclistes, la promenade du chien, les pique-niqueurs ainsi que les pêcheurs à la ligne.

L’étang de Breignou

Un vrai paradis pour la tranquillité, me direz-vous ? Oui, mais, ce jour-là, la commune de Bourg-Blanc avait programmé des travaux d’élagage des arbustes, comme on peut le voir faire au bord des routes. Une camionnette, trois tracteurs, ça fait du bruit et, comme me le faisait remarquer un pêcheur à la ligne, la période était plutôt mal choisie, en pleine période de nidification des canards colverts le long des mêmes berges où poussent ces saules.

Et de me faire remarquer, à juste raison, qu’on ne voyait plus que les mâles, les dames colverts étant “confinées” au nid pour couver les œufs. Adepte du “no kill”, il m’a montré sur son téléphone une photo de lui avec, dans les bras, une grosse carpe de 10 kg, aussitôt relâchée. Lors de notre conversation, un insecte volant est venu se poser sur ma sacoche photo ; je ne l’avais jamais vu sous sa forme adulte, seulement sous forme larvaire : il s’agissait d’une phrygane dont la présence, tout comme celle des libellules, est le signe d’une eau de qualité.

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Mes 10 km – avril 2021 – # 7

Loin de tout, cette petite chapelle, pourtant très ancienne, arbore fièrement son clocher à double flèche dans la campagne plouzanéenne ou, plutôt, au milieu d’une large zone marécageuse plate abritant plusieurs carrières d’extraction de sables divers, les sablières de Bodonou.

En ruines au début du XIXe siècle, elle fut restaurée vers 1823 et réduite de moitié. Il faut imaginer alors un édifice double de celui que nous voyons aujourd’hui, le clocher étant situé en son milieu.

La chapelle dédiée à Notre-dame de Bodonou à Plouzané (XVe siècle ou début du XVIe)

Le site Brest.fr conseille un parcours propice à la randonnée dans les parages de Bodonou:

“Un circuit emprunte chemins et petites routes dans un paysage de bocage parsemé de fermes construites en granit, typiques de la région. Les rivières Ildut et Allégouet, après avoir pris naissance sur ce territoire, prennent une direction différente au hameau Kériel. Tandis que l’Ildut s’élance vers la mer en direction du nord-est, l’Allégouet se dirige à l’est pour devenir affluent de la Penfeld, en empruntant une vallée très ancienne. En effet, il y a 30 millions d’années, alors que la rade de Brest n’existait pas, l’Ildut prenait sa source dans les montagnes du centre Bretagne, empruntait l’estuaire de la Penfeld, la vallée de l’Allégouet, et gagnait la mer par la vallée actuelle. Les sables alluvionnaires de ces deux vallées sont aujourd’hui exploités pour l’obtention de granulats de très haute qualité, granulats nécessaires à la fabrication de bétons spéciaux.”

Mais, contrairement à la publicité qui est faite de ce lieu, on attend toujours la mise en service de nouveaux sentiers permettant la découverte naturaliste de la biodiversité de ce milieu particulier, fait de prairies humides, de landes et de trous d’eau.

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Mes 10 km – avril 2021 – # 6

Dominant la campagne de Saint-Renan, à plus de 80 m d’altitude, au nord de Plouzané, un drôle d’édifice retient l’attention des promeneurs qui cherchent des itinéraires de découverte originaux. Il s’agit d’un bâtiment isolé, au milieu d’un petit bois squatté par quelques dizaines de corbeaux freux très bruyants, connu sous le nom de “Chapelle des voleurs”. En réalité, selon les historiens et les spécialistes locaux du patrimoine, son identité n’est pas si évidente que son appellation le suggère.

La chapelle des voleurs ou, plutôt, l’oratoire/pavillon de chasse du manoir de Lesgongar.

À l’origine, pavillon de chasse construit en 1870 par le propriétaire du manoir voisin de Langongar (situé à quelques centaines de mètres à l’ouest), il n’a jamais été lieu de culte, mais tout au plus oratoire. L’aspect d’une chapelle provient du fait qu’on a utilisé des éléments de l’ancienne chapelle du XVIe siècle comme matériaux de réemploi (voussures gothiques de la porte d’entrée et encadrement de la fenêtre à l’étage).

Quant à la mention des voleurs, l’auteur d’un ouvrage sur le patrimoine des Pays d’Iroise, l’explique de la manière suivante : “Cette appellation fait évidemment croire que le bois fut le rendez-vous de bandits de grand chemin. Il n’en est rien : la chapelle portait autrefois sur son pignon ouest « trois pinacles surmontés de croix, au centre celle du Christ, et sur les côtés les deux voleurs ». Après l’écroulement du pinacle central, on peut supposer que les statues restantes auraient donné son nom à l’édifice et au bois qui l’entoure. Pays d’Iroise, sites et découvertes Jean Lescop).

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Mes 10 km – avril 2021 – # 5

Tout au nord du bourg de Guipavas, il est possible de passer de l’autre côté de la N 12 par un tunnel. La route nous amène immédiatement, après quelques cubes abritant des entreprises, vers des champs cultivés et des prairies peuplées de vaches qui n’ont pas, comme l’on pense habituellement, de train à regarder passer. Ici, à part quelques véhicules, des engins agricoles, des randonneurs et des cyclistes qui trouvent un espace relativement épargné par le torrent automobile de la quatre-voies, ce sont surtout les avions qui font l’objet de l’attention des ruminants. Entre nous soit dit, un point commun les rassemble, pas négligeable pour l’avenir de notre planète bleue, c’est, après digestion, le rejet de gaz à effet de serre. Les deux réunis, ça ne sent pas vraiment bon, mais ici ça fait partie du paysage.

Hop ! Hop ! Hop ! SOS ! SOS !

L’aéroport, c’est un coffre-fort. Partout, des barrières, des grilles, des fils électrifiés, des barbelés sur la prairie ! Des panneaux d’interdiction répétés interpellent le promeneur. Ici et là, on peut voir apparaître la tour de contrôle, des bâtiments, divers équipements destinés à diriger les avions. Et si l’on veut faire le tour complet du site, les pistes extérieures n’ont rien à envier à celles de feu le Paris-Dakar à travers le désert!

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