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Naufrage de l’Alouette : un guilviniste sauvé en 1817

Joseph Le Cléac’h, né le 26 août 1784 à Plomeur (Guilvinec), est le fils de Jacques Le Cléac’h et de Marie Anne Nicolas (de Crozon), mariés le 11 novembre 1782 à Recouvrance-Brest (juridiction du Châtel).

Le 19 septembre 1814 à Recouvrance, il se marie à Marie Anne Hily (de Bodilis, près de Landivisiau). Très vite veuf, il se remarie, le 26 mai 1819 à Plomeur, à Marie Tanneau, née le 11 avril 1782 à Plomeur, décédée le 27 janvier 1848 ; le couple n’aura pas eu d’enfant.

Inscrit maritime comme matelot à 21/27 fr, Joseph Le Cléac’h sert de 1803 à 1806 comme novice sur le vaisseau le Tourville. Toujours sur le même en1806, il devient matelot, puis passe sur le vaisseau le Foudroyant. En 1807, il est incorporé dans le premier régiment de marins de Brest. En 1808, il est matelot sur la frégate l’Hermione, sur le vaisseau le Cassard et passe, de 1809 à 1812 sur la frégate l’Elbe.

La reconstitution de la frégate l’Hermione

Il est intégré en 1813 au 6ème équipage de Haut bord. Déserteur le 14 septembre 1813, il rentre à bord le 29 septembre 1813 et sert comme matelot de 3ème classe sur la frégate l’Elbe jusqu’en 1814.

En 1816, il est présent à la pêche à Guilvinec. Levé à nouveau pour Brest le 30 décembre 1816, il est embarqué sur la gabare l’Alouette.

A la mer, une gabare est un bâtiment ponté, allant de 120 jusqu’à 450 tonneaux de jauge selon l’époque et le constructeur, gréé d’un mât à trois-mâts, destiné au transport de marchandises.

Elles étaient particulièrement utilisées, dès les années 1715, pour le transport des bois de charpente vers les arsenaux royaux, mais aussi pour le transport d’autres marchandises volumineuses. Les plus importantes sont armées de 10 à 20 pièces de canons de 4 ou 8 livres, parfois 12. Leurs excellentes qualités maritimes (capacité de chargement, robustesse, qualités de navigation sûres) les ont rendues appréciées des explorateurs des XVIIIe et XIXe siècles.

C’est à bord d’une gabare, le Gros Ventre, que Saint-Aloüarn découvrit l’Australie le 17 mars 1772. C’est à bord d’une autre gabare, l‘Astrolabe, que Jules Dumont d’Urville réalisa son voyage de circumnavigation en 1825-1829, à la recherche de Lapérouse.

Le 6 juin 1817, après avoir passé sans trop d’encombres toutes les guerres de l’Empire et le blocus des côtes bretonnes par les Anglais, Joseph Le Cléac’h va connaître une nouvelle aventure. Il est naufragé au cap de Bonne Espérance (Cap Français, Haïti) sur l’Alouette. L’événement sera immortalisé en 1822 par le peintre Louis-Philippe Crépin (1772-1851).

Musée national de la Marine

« Sauvetage de la gabare l’Alouette, 1817 : le tableau, une huile sur toile, met en scène les marins de ce navire lors de cet événement de mer. La gabare l’Alouette a été perdue le 6 juin 1817 près du Cap Français, sur la côte nord d’Haïti. Des marins ont abandonné le navire en perdition et se sont rassemblés sur un canot de sauvetage. D’autres ont déjà nagé vers les rochers ; épuisés, ils tendent les bras vers les trois hommes qui leur portent secours dans une mer terrifiante. »

Rescapé, Joseph Le Cléac’h est rapatrié en France : embarqué le 20 septembre 1817 comme passager sur le 3-mâts The Friend of London. Mouillant le 17 novembre devant Douvres, le marin guilviniste, envoyé à Calais le 18 décembre, arrivera à Quimper le 25 décembre.

A la pêche à Guilvinec sur la Pélagie de 1818 à 1823. Levé pour Brest à la Cayenne le 4 août 1823. Embarqué le 29 septembre sur le Vaisseau le Jean Bart jusqu’au 24 octobre. 1824 et 1825, à la pêche à Guilvinec sur l’Anne Louise Bon Voyage et la Pélagie.


Retraité vers 1834, on le retrouve à 59 ans en 1845, comme matelot sur le rôle d’armement de l’équipage (5 hommes) de la Marie Jeanne Mauricette dont le patron est son neveu Jean Etienne Le Cléach, 30 ans.

Joseph Le Cléac’h, est décédé le 12 février 1860 à l’âge respectable de 75 ans, exceptionnel pour un marin à cette époque, l’espérance de vie étant comprise entre 40 et 50 ans. Né sous Louis XVI, il aura vu passer la Révolution, le 1er Empire de Napoléon 1er, le retour de la royauté (Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe), la 2e République et enfin le 2e Empire de Napoléon III.

BR 2024, carnet de bord d’un promeneur brestois J 2

Comme j’ai acheté (à l’avance) un billet trois jours à 30 euros pour les brestois, je vous conterai seulement mes pérégrinations du samedi 13, du lundi 15 et du mercredi 17. Il faut bien, à mon âge, ménager sa monture et s’économiser, vu les 7 kilomètres de quais à parcourir. Je ne vous parlerai pas non plus des animations en soirée ou nocturnes, car je n’y étais pas. A chaque journée suffit son labeur !

Samedi 13 juillet

Quand on descend de la gare à pied pour rejoindre le site des Fêtes maritimes, l’attention est attirée par un parking un peu spécial : le jardin Beautemps-Beaupré a été aménagé en garage à vélos — obligatoire — avec vue sur rade. Un premier avant-goût du spectacle qui se donne sur l’eau, du haut de ce balcon naturel. Vu d’ici, le Lamaneur de Paul Bloas, tel un cow-boy installé sur le bâtiment Le Grand Large, semble vouloir capturer avec son lasso les mâts des grands voiliers qui virent sur le plan d’eau du Port de avant de gagner la rade.

La foule, en rangs serrés, commence déjà à entamer une longue reptation entre les lignes parallèles matérialisées par les barrières métalliques des entrées, formant des couloirs où l’on doit se conformer à la norme établie : attente, fouille des sacs et vérifications des billets d’entrée (il est loin le temps où ceux-ci étaient tout simplement perforés chaque jour). Quel plaisir pour moi, lors des précédentes éditions, d’échapper à toutes ces formalités, étant accrédité presse en « free lance », ce qui me permettait de bénéficier de ce fait d’un accès direct et rapide par un couloir dédié à ces « privilégiés » dont je faisais partie.

A l’extrémité ouest du Parc à Chaînes, un peu plus loin que les manchots en plastique de l’Institut polaire français, posés au garde-à-vous devant des igloos très géométriques, Jean-Jacques Seité et ses équipes sont parés pour emmener les visiteurs découvrir la fête en calèche tractée par deux puissants postiers bretons.

Les quais sont noirs de monde. On comptera environ 100 000 personnes ce samedi, tout comme le dimanche 14 juillet. La digue La Pérouse, habituel lieu de promenade pépère, dominicale ou non, de rencontres sympathiques et spot particulièrement apprécié des pêcheurs à la ligne de toutes nationalités arrivés à Brest, est devenue le belvédère par excellence pour admirer de près le passage des voiliers, entrant et sortant du port. Pour les photographes, il est cependant difficile de prendre des clichés originaux sans cadrer dans leur champ de vision ces horribles canots en plastique — que certains nomment « tupperwares » — et autres boudins de caoutchouc avec leur moteurs hors-bord surpuissants qui produisent des sillages parasites sur l’eau.

Dans l’enclos des Phares et Balises, je retrouve les Éditions Locus Solus : Régis, sage comme une image dans son barnum, plus quelques auteurs en dédicace, parmi lesquels l’ami Jean-Jacques Grall avec son dernier ouvrage, « Le Blocus », qui met en scène les côtes bretonnes à l’époque napoléonienne, quand nos « meilleurs ennemis » anglais avaient positionné leurs navires pour empêcher tout ravitaillement et les entrées et sorties des ports bretons.

Du quai voisin où est amarré l’Hydrograaf, on a une vue panoramique sur trois bassins et trois éperons, où trônent en majesté les imposants trois ou quatre-mâts. En plein milieu navigue, paré des couleurs du drapeau ukrainien, le chalutier guilviniste de nouvelle génération, le Blue Wave (personnellement, j’aurais préféré qu’il soit nommé — en breton, evel justGwagenn Glas), navire à propulsion diésel-électrique.

Face au « Bonjour-Bonsoir » du Fourneau, derrière le pavillon de la Région Bretagne, quelques douzaines de touristes s’essayent à la gavotte et autres danses traditionnelles. Un chanteur-animateur, au micro au centre du cercle, donne des conseils aux novices et dirige la manœuvre. Pour la coordination de l’ensemble, ça reste de l’à-peu-près, mais enfin, en cette année olympique, l’essentiel est de participer, n’est-ce pas, cher Baron ?

Majestueuse comme un cygne glissant à la surface de l’eau, la Recouvrance s’avance sous voiles, devant une douzaine de misainiers parés de belles couleurs sur fond de coque noir, blanc ou bleu, alignés sagement au ponton devant la poissonnerie brestoise du bâtiment Le Grand Large. Sur le parvis Nord de celui-ci, une façade colorée et illustrée d’anciennes affiches de spectacles populaires divers attire le regard. C’est la face pile de l’espèce de mosquée décrite précédemment (J – 1). En réalité, il s’agit d’une sorte d’ancien théâtre en bois, de forme circulaire, qui propose nombre d’animations pour les enfants (de 0 à 77 ans !).

Côté Est du Quai de la Douane, toujours la même foule compacte. Au 4e bassin, parmi les coquilliers de la rade, deux chalutiers guilvinistes se font remarquer par la profusion de couleurs vives de leur grand pavois, hissé comme à chaque grande occasion. Contrairement au Blue Wave, qui emmène ses passagers sur l’eau, l’Atlantique et Bellatrix — du nom d’une étoile de la constellation d’Orion — sont visitables au ponton et permettent au public de s’informer sur le rude métier de marin-pêcheur au chalut, pas mal malmené ces derniers temps.

Juste devant les bigoudens, le Saltillo, élégant ketch espagnol de 1932, voilier-école de la région de Bilbao, capitale de la Biscaye, en Pays basque. Après avoir dépassé le village Terres de Bretagne et ses agriculteurs, on se retrouve de l’autre côté du 4e éperon, là où se trouve le Bélem. Magnifiquement pavoisé, ses trois mâts n’arrivent cependant pas à rivaliser en hauteur avec la vénérable grue bleue et jaune d’or Paindavoine n° 4, de 1951, classée monument historique en 2013 et un peu oubliée des guides touristiques, du fait de son emplacement dans une zone du Port de commerce aux grilles infranchissables en temps ordinaire.

Dans le 5e bassin, les grands voiliers néerlandais font face à l’Étoile du Roy, réplique de frégate corsaire de 1745. Mais ici aucun affrontement avec les marins des Pays-Bas. Au contraire, le trois-mâts basé à Saint-Malo, paré de noir et or, est ouvert au public et peut même recevoir à bord jusqu’à 120 personnes en mer. De longues queues se forment pour le visiter.

Devant le « hangar à patates », pas de frites, mais, voisinant avec une crêperie, un curieux — et c’est peu de chose de le dire — « Kebab breton, 100 % cochon » interpelle le visiteur. Certains esprits tordus se sont même posé la question de la décence du sujet, à savoir s’il s’agissait d’un cinéma en plein air qui projetait des films classés X ! D’autres avaient envie de manifester : « Oui aux galettes-saucisse ! Non au Kebab cochon ! »

Un sauveteur en mer de la SNSM (SNS 158 Éric Tabarly) de la Trinité sur Mer s’inquiète de l’équilibre précaire d’un gabier de la Recouvrance, perché tout en haut d’un mât pour rouler une voile. C’est beau, la solidarité des gens de mer ! Amarré au quai au fond du 5e bassin, le remorqueur de haute mer Abeille Bourbon, au chômage technique, contemple la figure de proue dorée de l’Étoile du Roy, arborant fièrement une poitrine généreuse que parvient à contenir difficilement un corset lacé serré.

Sur le terre-plein voisin, le village méditerranéen présente quelques pointus et autres barques aux couleurs vives, joliment agrémentés de symboles porte-bonheur. Les couleurs catalanes (sang sur fond or) y occupent une place prépondérante bien entendu. Autre curiosité, Lollo, un gozzo, bateau de pêche à voile italien joliment restauré. Les premiers de ce type ont été construits au milieu du XIXe siècle. Ces barques traditionnelles font aussi partie de la famille des pointus.

Dans la foule qui arpente les quais, outre les authentiques « pompons rouges » de la Marine nationale, quelques imposteurs sans uniforme se promènent, arborant un bachi en papier, bien imité, sur la tête. Je les soupçonne d’être allés se rincer le gosier sur le quai de la Douane, au Remorkeur qui en affichait une belle collection dans son bar extérieur !

Espace François Quéré (baptisé lors des Fêtes 2012 du nom d’un marin-pompier mort lors de l’explosion de l’Ocean Liberty en 1947), près de l’ancienne poste, sponsorisés par Brittany Ferries, ont pris place nos amis d’Outre-Manche. Baptisé « Escale Manche et mer Celtique », le lieu présente des bateaux anciens. Quelques ateliers expliquent par le geste le savoir-faire des Anglais et des Gallois en matière de techniques de construction navale, de fabrication de paniers en osier, de sculpture pour la décoration navale ou encore du fumage du hareng. Dans un coin, les jeunes agriculteurs présentent leurs produits bien formatés et bien alignés comme il se doit, en rangs d’oignons de Roscoff (de préférence).

Au carrefour 4Vents-esplanade du Grand Large, une bande de frapadingues musicaux emportent la foule par leurs notes de piafs en folie. Joliment déguisés, ce sont les musiciens-magiciens-caméléons de la fanfare de rue Fanfarnaum, aux airs entraînants rythmés par la batterie de l’ami Papik. Toujours bien assoiffé après un set d’enfer, il ne serait pas convenable pour lui de refuser de trinquer avec d’autres déguisés, mais d’une manière un peu plus uniforme, moins colorée sans trop de fantaisie, car officielle. Cependant, ils arborent un généreux sourire car, voyez-vous, la Marine — Eh oui ! Ce sont bien eux — se doit de faire bonne figure auprès des visiteurs sur les quais.

Retour sur le quai Malbert : j’avais oublié de mentionner la présence des plus vieilles embarcations navigantes au monde, les pirogues et radeaux en papyrus ou en balsa géant des lacs Tana et Tchamo d’Éthiopie. Il manquait juste les crocodiles géants pour l’ambiance !

Cap Caval : le numéro 52 est paru

Au sommaire :

L’émeute de la faim de l’hiver 1847 à Pont-l’Abbé

Tri Martolod Yaouank, une chanson bigoudène autour du monde ?

« Je suis un assassin ! », l’affaire Kervarec à Plozévet

Du marais de Combrit aux plateaux du sud-Annam, itinéraire d’un soldat combritois

Les reines de l’entre-deux-guerres en Pays bigouden

Marie Le Stume, brodeuse de Plonéour-Lanvern

Les autres et les miens, exposition Jacques Godin du Musée bigouden au Triskell

Nuance, une nouvelle adresse à la Torche

Mesk ha mesk

Hommage

CAP CAVAL est en vente en Pays bigouden.

45 rue Jean Jaurès, 29120 Pont-l’Abbé

startijennavv@orange.fr

Abonnement auprès de Startijenn Ar Vro Vigouden

Gwrac’hig ankou ar mor

Sur la commune de Poulgwenn, il existe un un spot bien connu et apprécié des amateurs de glisse et de sensations fortes : la plage du Ster. C’est aussi un lieu mystérieux où la réalité peut se mêler aux légendes anciennes.

Au sud des Klegerioù, grands rochers qui dominent la dune, se trouve Karreg Groaik ar Ster. Ce récif hors d’eau lors des plus grandes marées est redouté des marins. Tous ceux d’ici connaissent le mot «groaik»: la gwreg, l’épouse, mais aussi, la grwac’h, la vieille femme ou le poisson du même nom qui hante ces fonds, mais surtout, la sorcière, femme maléfique s’il en est.

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Histoires de fontaines sud-bigoudènes

Plomeur, commune aux 100 fontaines

Dans son mémoire1 consacré aux fontaines du Sud-Ouest du Pays bigouden, Mireille Andro effectue « un véritable retour aux sources » en dressant un inventaire exhaustif de ces lieux où, « de tradition millénaire », on allait puiser l’eau, élément indispensable à la vie. La commune actuelle de Plomeur compte donc, en 1994, 100 fontaines recensées : 67 existantes, 5 comblées, 24 détruites et 4 sous forme de toponymes. A Treffiagat, elle en compte 22 : 13 existantes, 1 comblée, 6 détruites et 2 toponymes.

La fontaine de ND de Treminou, haut-lieu de la révolte des bonnets rouges.

Quant à Guilvinec (section de Plomeur qui constituera en 1880 la commune de Guilvinec), on y trouve 12 : 4 existantes, 1 comblée, 7 détruites. Il est intéressant de mettre ces chiffres en parallèle avec les 115 villages de Plomeur, dont 12 à Guilvinec, ce qui permet de conclure que chaque village a sa fontaine ou que chaque point d’eau de la commune a vu la population s’y fixer et créer un hameau.

Les fontaines de Guilvinec

  • Kerfriant, détruite vers 1930, pas de consommation humaine ; un puits aujourd’hui condamné avant le cimetière.
  • Kergoz, détruite vers 1960, à l’ouest du manoir ; elle alimentait un lavoir et un abreuvoir à vaches. Il existait aussi un puits dans la cour du manoir.
  • Kermeur, existante ; n’a pas tari lors de la sécheresse de 1976 ; située à 80 m au sud du menhir ; un lavoir situé près du ruisseau est aujourd’hui détruit.
Fontaine de Lanvar (près de la ferme de Kermeur)
  • Saoul Kanap Du (Eteule de chanvre noir)2; comblée, recouverte par le gymnase Manu Berrou.
  • Kervennec, détruite ; 1 m de profondeur, margelle en granit, tarie en été. Toutes les fermes avaient un puits ; deux lavoirs indépendants.
  • Le Ménez, détruite en 1950, à l’ouest de l’atelier municipal ; son eau est « consommable », mais devient salée par remontées de l’eau de mer lors des grandes marées.
  • Feunteun Mari-Anna ar Poul, du nom d’une lavandière populaire dans le quartier (sud du stade de Lagat-Yar), de construction récente (en 1970 par Xavier Cossec). On peut cependant imaginer qu’une source existait déjà bien avant à cet endroit.
  • Un lavoir dans le même secteur, détruit vers 1970.
  • Poul-ar-Palud, place du 14 Juillet, lavoir de la place, détruit.
Le lavoir de Poul-ar-Palud, aujourd’hui sous la place du 14 juillet
  • Poriguénor, à l’ouest de la ferme, à 7 m de l’avenue de la République ; existe encore ainsi qu’un lavoir à 3 m de là. Autrefois, il existait un puits, aujourd’hui recouvert par la route ; là aussi, on note des remontées d’eau de mer lors des grandes marées. [Le toponyme indique un ancien marais salant ; voir article microtoponymes de Guilvinec]
  • Saint-Trémeur, une fontaine détruite au sud de la chapelle, côté Kerléguer, sur le chemin.
  • Saint-Trémeur, une fontaine existante, récemment rénovée et enjolivée, alimentait le hameau de Prat-an-Ilis.
La fontaine de Saint-Trémeur

Une autre fontaine située sur le territoire de Plomeur est très voisine de Guilvinec : celle de Lagat-Yar.

Une légende liée à la présence d’une résurgence

Comme pour la ville d’Ys, mais à plus petite échelle, une anecdote lie à la montée des eaux une cérémonie druidique ancienne qui aurait perduré jusqu’au XVIIIe siècle. Un lieu de culte très ancien serait donc situé dans la baie de Men-Meur où serait englouti un site mégalithique, sans doute, près d’une source ou d’une fontaine. Albert Clouard rapporte cette légende :

« Par les temps clairs, entre Guilvinec et Penmarc’h, on voit à travers les vagues de larges tables de pierre qui n’étaient autre, prétend-on, que les autels de la cité détruite. Il y a un demi-siècle, les prêtres, accompagnés de toutes les barques du rivage, allaient chaque année en bateau dire la messe au-dessus de ces ruines. »

Sébillot, rajoute, citant Cambry : « Avant 1789, le clergé allait en procession au dolmen de Sainte-Madeleine (Charente-Inférieure), et, vers la même époque, on disait la messe en bateau, au-dessus de pierres druidiques, que l’on apercevait, à quinze pieds sous l’eau, entre Le Guilvinec et Penmarc’h. »

Si l’on observe bien la carte marine du SHOM, on peut distinguer une confluence d’anciens ruisseaux sous la mer. Elle coïnciderait avec la résurgence d’une ancienne source que cite Mireille Andro dans son mémoire. Elle pourrait se situer au sud de Toul ar Ster, vers Groaik6 ar Ster près du point : 47 47 33 N, 04 19 05 W.

1 Andro Mireille Les fontaines dans le sud-ouest du pays bigouden (Le-Guilvinec, Penmarc’h, Treffiagat-Lechiagat, Saint-Jean-Trolimon, Plomeur, Treguennec) 1994.CRBC Cote: M-05979-00

2 Eteule, partie du chaume, passée sous la lame de la faux ou de la moissonneuse, qui reste fixée à la terre après la moisson. Wiktionnaire

6 Gwrac’h : vieille femme ou, dans les légendes, sorcière ou sirène.