Archives de catégorie : Citations

Roupies de sansonnets

Étourdissants ballets d’étourneaux sur la base sous-marine allemande de Brest.

Après cette photo prise hier soir du côté de Maison Blanche, je ne peux m’empêcher de vous offrir cet extrait d’un article de Xavier Grall :

« Romance pour les foisons d’étourneaux (Le Monde, le 4 septembre 1978)

Sur cette nouvelle plaie d’Égypte, je devrais donner dans la lamentation. Je ne le puis. Au risque de me faire appeler Léon par mes compatriotes, j’y vais de ma romance. J’ai l’habitude des contre-chants, n’est-ce pas…

Voilà. À peine sur septembre le soleil a-t-il décliné, chassant les estivants, que d’autres visiteurs se ramènent en Bretagne et y demeurent tout l’hiver. Ce sont de drôles d’oiseaux, ces touristes-là ! Ils s’en viennent par la voie des airs, par milliers, voire par millions. Ils forment alors des nuées pareilles à des écharpes baladeuses qui s’enroulent et se déroulent sur la gorge des collines et la flèche des clochers. Ce sont les étourneaux, encore appelés sansonnets. Et ils nous laissent dans les terres des milliards de roupies, ces petits fumiers ! »

Xavier Grall

Le monde vu de Bretagne Calligrammes 2023

Ma liberté

Ma liberté
Longtemps je t’ai gardée
Comme une perle rare
Ma liberté
C’est toi qui m’a aidé
A larguer les amarres
Pour aller n’importe où
Pour aller jusqu’au bout
Des chemins de fortune
Pour cueillir en rêvant
Une rose des vents
Sur un rayon de lune.

Ma liberté (1970) de Giuseppe Mustacchi, dit Georges Moustaki

Krakeanopolis

Poulpe à Océanopolis (Photo Claude Péron)

Le Kraken

Sous les agitations de la surface,
Loin, loin, dans le calme des abysses,
Enveloppé de son très vieux sommeil sans rêve,
Repose le Kraken.
De faibles reflets de lumière
Frôlent ses flancs ténébreux.
Des éponges géantes, millénaires,
L’entourent.
Dans la pénombre des cavernes infinies,
D’énormes poulpes
Démêlent de leur bras la verte statuaire.
Il s’y repose depuis les premiers âges
Et toujours monstrueusement grandit,
Dévorant d’immenses vers marins,
Jusqu’à la Fin des Temps, le dernier incendie,
La rouge Apocalypse.
Alors, pour la première fois,
Il sera vu des hommes et des anges.
Il se réveillera dans l’horreur pourpre,
Il montera à la surface
Et y mourra.

Alfred Tennyson, 1830

Couleurs du temps


Raymond Devos disait : « Quand les Verts voient rouge, ils votent blanc. »

Sera-t-il désavoué cette fois-ci ?

En tout cas, le peintre de navires de pêche de Saint-Guénolé Penmarc’h, lui, n’a pas hésité à les juxtaposer, les superposer, voire à les mélanger un peu.

Son slogan ? « N’ayons pas peur ! Mélangeons ! «