Un beau livre pour les amoureux du Pays bigouden, de beaux textes et de belles lumières que sait capter le photographe, un vrai cadeau à déguster sans modération !
À la pointe sud-ouest de la Bretagne, le Pays bigouden fait front, face aux coups de boutoir des vagues atlantiques. Sa haute coiffe brodée, qui fut la dernière à être portée au quotidien, symbolise désormais la Bretagne tout entière. C’est le pays de la langoustine vivante débarquée dans ses ports de pêche, du pâté Hénaff, du Cheval d’Orgueil, les mémoires paysannes de Pierre-Jakez Hélias, mais aussi le pays des Bonnets Rouges, les paysans révoltés sous Louis XIV, et au XXe siècle, des sardinières en lutte. Il est aujourd’hui confronté à deux défis de taille : le maintien de la filière halieutique et le devenir du littoral face au réchauffement climatique. Mais les Bigoudens et les Bigoudènes en ont vu d’autres.
Originaires ou amoureux du Pays bigouden, les auteurs de cet ouvrage nous entraînent dans un long et riche parcours, entre terre et mer, à la découverte des grands sites naturels, culturels et économiques de ce Cap Caval aussi fascinant qu’emblématique.
PAYS BIGOUDEN Au parapet du grand large, de Serge DUIGOU, Annick FLEITOUR et Jean-Yves GUILLAUME (Photographe) Éditions Géorama
Pour plus de détails, voir la présentation sur le site de Jean-Yves Guillaume
Joseph Le Cléac’h, né le 26 août 1784 à Plomeur (Guilvinec), est le fils de Jacques Le Cléac’h et de Marie Anne Nicolas (de Crozon), mariés le 11 novembre 1782 à Recouvrance-Brest (juridiction du Châtel).
Le 19 septembre 1814 à Recouvrance, il se marie à Marie Anne Hily (de Bodilis, près de Landivisiau). Très vite veuf, il se remarie, le 26 mai 1819 à Plomeur, à Marie Tanneau, née le 11 avril 1782 à Plomeur, décédée le 27 janvier 1848 ; le couple n’aura pas eu d’enfant.
Inscrit maritime comme matelot à 21/27 fr, Joseph Le Cléac’h sert de 1803 à 1806 comme novice sur le vaisseau le Tourville. Toujours sur le même en1806, il devient matelot, puis passe sur le vaisseau le Foudroyant. En 1807, il est incorporé dans le premier régiment de marins de Brest. En 1808, il est matelot sur la frégate l’Hermione, sur le vaisseau le Cassard et passe, de 1809 à 1812 sur la frégate l’Elbe.
Il est intégré en 1813 au 6ème équipage de Haut bord. Déserteur le 14 septembre 1813, il rentre à bord le 29 septembre 1813 et sert comme matelot de 3ème classe sur la frégate l’Elbe jusqu’en 1814.
En 1816, il est présent à la pêche à Guilvinec. Levé à nouveau pour Brest le 30 décembre 1816, il est embarqué sur la gabare l’Alouette.
A la mer, une gabare est un bâtiment ponté, allant de 120 jusqu’à 450 tonneaux de jauge selon l’époque et le constructeur, gréé d’un mât à trois-mâts, destiné au transport de marchandises.
Elles étaient particulièrement utilisées, dès les années 1715, pour le transport des bois de charpente vers les arsenaux royaux, mais aussi pour le transport d’autres marchandises volumineuses. Les plus importantes sont armées de 10 à 20 pièces de canons de 4 ou 8 livres, parfois 12. Leurs excellentes qualités maritimes (capacité de chargement, robustesse, qualités de navigation sûres) les ont rendues appréciées des explorateurs des XVIIIe et XIXe siècles.
C’est à bord d’une gabare, le Gros Ventre, que Saint-Aloüarn découvrit l’Australie le 17 mars 1772. C’est à bord d’une autre gabare, l‘Astrolabe, que Jules Dumont d’Urville réalisa son voyage de circumnavigation en 1825-1829, à la recherche de Lapérouse.
Le 6 juin 1817, après avoir passé sans trop d’encombres toutes les guerres de l’Empire et le blocus des côtes bretonnes par les Anglais, Joseph Le Cléac’h va connaître une nouvelle aventure. Il est naufragé au cap de Bonne Espérance (Cap Français, Haïti) sur l’Alouette. L’événement sera immortalisé en 1822 par le peintre Louis-Philippe Crépin (1772-1851).
« Sauvetage de la gabare l’Alouette, 1817 : le tableau, une huile sur toile, met en scène les marins de ce navire lors de cet événement de mer. La gabare l’Alouette a été perdue le 6 juin 1817 près du Cap Français, sur la côte nord d’Haïti. Des marins ont abandonné le navire en perdition et se sont rassemblés sur un canot de sauvetage. D’autres ont déjà nagé vers les rochers ; épuisés, ils tendent les bras vers les trois hommes qui leur portent secours dans une mer terrifiante. »
Rescapé, Joseph Le Cléac’h est rapatrié en France : embarqué le 20 septembre 1817 comme passager sur le 3-mâts The Friend of London. Mouillant le 17 novembre devant Douvres, le marin guilviniste, envoyé à Calais le 18 décembre, arrivera à Quimper le 25 décembre.
A la pêche à Guilvinec sur la Pélagie de 1818 à 1823. Levé pour Brest à la Cayenne le 4 août 1823. Embarqué le 29 septembre sur le Vaisseau le Jean Bart jusqu’au 24 octobre. 1824 et 1825, à la pêche à Guilvinec sur l’Anne Louise Bon Voyage et la Pélagie.
Retraité vers 1834, on le retrouve à 59 ans en 1845, comme matelot sur le rôle d’armement de l’équipage (5 hommes) de la Marie Jeanne Mauricette dont le patron est son neveu Jean Etienne Le Cléach, 30 ans.
Joseph Le Cléac’h, est décédé le 12 février 1860 à l’âge respectable de 75 ans, exceptionnel pour un marin à cette époque, l’espérance de vie étant comprise entre 40 et 50 ans. Né sous Louis XVI, il aura vu passer la Révolution, le 1er Empire de Napoléon 1er, le retour de la royauté (Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe), la 2e République et enfin le 2e Empire de Napoléon III.
Temps d’échanges et prises de paroles par plusieurs intervenants et invités : Briac, Olivier Corre, Hugues Courant, Dominique Derrien, Brieg Haslé-Le Gall, Réza Salami, Annie Voland… Au programme : histoire de la Société d’Études de Brest, patrimoines brestois, numérisation et mise en ligne des Cahiers de l’Iroise parus de 1954 à 2011, présentation du n° 242 : Corsaires & Armateurs…
de 14h15 à 17h Balades commentées
La place des machines des ateliers des Capucins, le canot de l’Empereur, le belvédère Cesária Évora et la Penfeld, le bâtiment aux lions et la levée de Pontaniou, la rue Saint-Malo et son lavoir, le quartier de Quéliverzan… avec pour guides Gérard Cabon, Gérard Cissé, François Olier et Claude Péron.
Avant de raconter ici (en juillet 2014) pour la revue Cap Caval ) la vie d’Émile Le Corre, maître-charpentier à Léchiagat, je voudrais rappeler les circonstances qui m’ont amené à le rencontrer et à pouvoir ainsi recueillir de précieux renseignements sur la mémoire du métier et des savoir-faire accumulés par ces véritables seigneurs que sont les charpentiers de marine bois.
De mai 1990 à février 1991, j’ai suivi toutes les étapes de la construction du chalutier Nevez Amzer, semaine après semaine. J’en ai réalisé quelque 250 diapositives retraçant la mise en place progressive de ce puzzle assemblé qui constitue la structure d’un navire de pêche en bois.
Mais, surtout, à chacune de mes visites, je me suis enrichi des entretiens que j’ai eu avec Émile et son associé, Pierre Le Bec. Leurs commentaires, toujours très documentés de références que je qualifierai de savantes, m’ont ainsi permis de concevoir un diaporama qui sera projeté à un public nombreux, une quinzaine d’années plus tard à Haliotika en présence des charpentiers, dans le cadre de la fête de la culture bretonne d’Emglev Bro Vigouden.
En 2000, je fus à l’origine d’un petit film de 12 minutes en breton, « Bered bagoù ar Gelveneg ». Réalisé par Alain Gallet, Émile y intervenait avec Michel Le Roy et Pierre Le Goff pour évoquer les malamoks et le cimetière de bateaux. Il fut diffusé dans l’émission de FR3, « Du-mañ, du-se », présentée par Bernez Killien.
Quelques autres rencontres et de longues heures d’entretien en août 2013 m’ont permis de mieux cerner la personnalité et la science du maître-charpentier. C’est ce que je me propose de vous faire partager.