Le Printemps des Poètes 2025 à Daoulas débute ce samedi 17 mai 2025. L’événement, organisé par l’association Prim’Vers et Prose, célèbre le thème national « La poésie. Volcanique », mettant en avant l’énergie créative et l’éruption de l’imaginaire propre à la poésie.
10h : Atelier d’écriture spontanée.
14h : Inauguration officielle.
15h : Balade poétique pour découvrir les œuvres exposées le long de la ria de Daoulas.
17h : Salon des exposants avec un intermède musical.
20h30 : Concert duo Horla, rendant hommage à Brigitte Fontaine, avec un tarif de 10 €.
Exposition en plein air de panneaux de photo-poésie – inspirée par « La poésie. Volcanique », thème national de l’édition 2025 du Printemps des Poètes – le long de la Ria de Daoulas (commune labellisée Village en poésie depuis 2011, à l’initiative de l’association Prim’Vers et Prose).
Auteurs : Hervé Bellec / Louis Bertholom / Anoé Couder / Tommy Delgrosso / Hervé Eléouet / Jean-Albert Guénégan / Patrick La Prairie / Alain Le Saux / Gaëlle Maudire / Natalia Nunes / Delphine Roch Louvion / Louis-Jacques Suignard / Jacqueline Triélen et les auteurs membres de l’association.
Photographes et plasticien-ne-s : Laurence Buzaré / Aïcha Dupoy de Guitard / Kathy Diascorn / Gilbert Goachet / Damien Goret / Christelle Hall / Yves Le Bras / François Lepage / Loïc Moyou / Caroline Pastor / Josiane Quillivic / Thierry Richard / Jean-Yves Roué / Thierry Tanter et les photographes membres de l’association.
Du samedi 17 mai au mardi 30 septembre, Ria de Daoulas, route de Logonna, Daoulas.
René Le Bihan, né le 15 mars 1937 à Lambézellec, s’est éteint à Brest ce matin du lundi 12 mai 2025, à l’âge de 88 ans. Il aura occupé les fonctions de Conservateur du Musée des Beaux Arts de Brest de 1964 à 2002.
Dans le jardin de Kérinou
Il y a une douzaine d’années, il avait bien voulu confier ses souvenirs d’enfance au journal Kériniouzes (Comité de quartier de Kérinou).
René Le Bihan : Naître à Kérinou juste avant la seconde guerre mondiale et y vivre son enfance
Voici les notes prises par les rédacteurs :
« Malgré l’épaisseur des temps qui nous séparent de cette époque, les souvenirs de René Le Bihan sont d’une précision extrême.
Kérinou : ses racines y sont fortement ancrées, car sa mère et sa grand-mère y sont nées. Son père, lui, vient de Recouvrance. À la différence de Lambézellec , c’est un quartier d’ouvriers et d’artisans. De nombreux ateliers ou commerces, des maisons sans confort, sans eau, sans évacuations, on monte sans ascenseur au troisième étage, des rues pavées, une odeur persistante venant des anciennes tanneries derrière la poste.
Premier flash : le temps d’Adolf
La famille est logée sous les toits, au dernier étage de l’immeuble dont le rez-de-chaussée est aujourd’hui occupé par la crêperie « Diwali ». René a un peu plus de trois ans. Le cri de sa mère le réveille : « Ils sont là ». À la fenêtre, elle regarde. Le petit garçon se hisse sur son tabouret pour voir passer sous la fenêtre un tank avec son canon hyper long.
Devant sa maison natale, aujourd’hui crêperie « Diwali »
D’autres images
Si l’armée d’attaque des Allemands était bien équipée, intendance et services l’étaient moins. Ils avaient des bourricots, chevaux courts et hauts sur pattes. Le jeu favori des enfants, passer entre les pattes des chevaux endormis, une fois même « piquer » le fouet puis aller gentiment le rendre. Un de ces bourricots s’est retrouvé après la guerre, au service d’une dame de Bohars qui livrait le lait dans de grands bidons d’aluminium gris.
Des images sonores
Les bombardements. Conseil du Maire : « Allez vers le lavoir ! » En fait, on restait chez soi. D’abord l’attente. Puis tout s’éclairait : des faisceaux prodigieux, un feu d’artifice de balles traçantes dans un bordel de bruit, une maison qui s’écroulait. Le bombardement était passé.
18 novembre 1943 : des bombes anglo-américaines tombent sur l’hôpital de Brest (un blessé léger) et un avion américain touché par la DCA allemande s’écrase à Kérinou sur les marronniers près de la chapelle. Un morceau d’aile, brisé lors de l’atterrissage forcé, emporte une partie du toit du logement des Le Bihan. La maman, affolée, va voir dans la chambre du petit ; dormant à poings fermés, malgré le froid et le bruit, il ne s’est rendu compte de rien. Malgré tout, il l’a échappé belle !
Les cris des résistants torturés à l’école Bonne Nouvelle, où la Gestapo avait établi son QG.
Mais en 1944, il a fallu décaniller.
Devant l’œuvre du céramiste quimpérois Pierre Toulhoat, autrefois au fronton de l’école de Bonne Nouvelle
L’après –guerre
Les expéditions à Kérédern : on allait y récupérer le bois des tranchées, des troncs entiers de pin blanc qu’on chargeait dans des chars à banc ou des brouettes. Bien sûr les gendarmes surveillaient mais le temps qu’ils arrêtent un ou deux contrevenants, les autres filaient avec leur chargement.
Les enfants, eux, récupéraient des balles que les pères avaient vidées de leur contenu explosif. Ils pouvaient aussi trouver et garder précieusement ces petits drapeaux jaunes triangulaires avec une tête de mort.
Les accidents de transport du vin dont on avait été si longtemps privé. Du port de commerce des camions remontaient des barriques de vin. Au moindre cahot, barriques dans le caniveau. Adieu barrique et bon vin ? Non, bonnes gens de se précipiter avec bassines, brocs, récipients de toutes sortes pour sauver le précieux liquide. D’aucuns même n’hésitaient à le laper. Le chauffeur avait beau crier « Touchez pas, c’est pas à vous ! »
L’accident du douanier : pèlerine de drap au vent, il descend à vélo vers Kérinou. Gêné par un véhicule, il tombe, le sang coule, on appelle les pompiers ; soulagement, en fait de sang les deux bouteilles de vin dans ses poches n’avaient pas supporté le choc.
Petits événements : inauguration du trolley en1947, on y montait sans difficulté la petite sœur dans sa poussette, les petits incidents avec les perches, la publicité de Dubonnet, les courses cyclistes, l’élection du roi de Kérinou .
L’école
L’histoire du grelot ? Trouvé quand René Le Bihan a été enfermé dans la cave de l’école après avoir fait une bêtise. Il l’a conservé.
L’école de Keralloche( École des garçons/École des filles) « vous apporterez des bûchettes » a dit le Maître du CP ». Pour quoi faire ? pensent les enfants. Les parents le savent. Le père part couper des branchettes, leur donne forme. Pendant ce temps maman confectionne un joli sac de tissu sur lequel elle brode les initiales de l’enfant R.L.B. A l’école le petit sac sera accroché à une pointe. Une bombe a touché l’école « Adieu l’école et les bûchettes ! »
L’école place de Strasbourg des baraques en panneaux de fibro-ciment, les mêmes que pour les clapiers des lapins.
Le collège moderne appartenant à la ville : études et fournitures étaient donc gratuites
Le lycée et la distribution des prix : le lauréat avait une brouette pleine de livres
Prémices d’une carrière
Un grand-père, héros des Dardanelles est peintre. La visite des ruines du Musée. Restent poutrelles et une accumulation de masques à gaz ; des images qui impressionnent : un grand mur avec l’image d’un diable rouge au corps floconneux et cette inscription : « Oui à la ouate thermogène ». Une autre image publicitaire : une lune noire qui recouvrait un croissant blanc. Plus tard, la visite du Musée de Quimper finira par confirmer la vocation de toute une vie à venir. »
Souvenirs recueillis en 2012 à la Ferme Jestin par Antoinette Massé et Claude Péron
Les «Chemins Bleus», c’est une complicité entière entre l’auteur de cette biographie, rédigée de main de maître par Frédéric Jambon, journaliste retraité très expérimenté, et son sujet, l’acteur d’une vie déroulée dans ce livre, Dan ar Braz.
Tout comme Alan Stivell, Gilles Servat, Denez Prigent (j’attends avec impatience sa bio) ou encore les Sonerien Du (soyons un peu bigoudéno-chauvins), Dan a accompagné plus de 50 ans de ma vie culturelle et musicale.
Sa grande capacité à créer des concepts innovants pleins de sensibilité, d’émotions et de créativité m’a ouvert des horizons musicaux encore inconnus. Mettant son feeling de guitariste au diapason de son génie de compositeur, fédérant des équipes, il a initié des projets personnels et collectifs venus enrichir notre culture musicale et qui resteront gravés à jamais dans un patrimoine breton sans frontières.
Pas besoin de détailler plus. Je vous conseille de vous plonger dans la lecture des «Chemins Bleus». Si vous connaissez déjà Dan, vous dégusterez les textes comme une bonne recette qui a fait ses preuves. Si vous ne savez pas qui il est et quel est son parcours, vous allez obligatoirement en ressortir convaincus ou du moins très curieux de goûter ce qu’il vous propose. Et, parole de connaisseur, je vous assure que vous ne serez pas déçus par le menu (à 25 euros), copieux et qualitatif à souhait.
Bonne lecture.
«Chemins Bleus» est édité par Coop Breizh
Rencontre dédicace à Dialogues Musique Brest Photo Frédéric Jambon
Pays bigouden Jean-Yves-Guillaume; photographe; Brest
Un beau livre pour les amoureux du Pays bigouden, de beaux textes et de belles lumières que sait capter le photographe, un vrai cadeau à déguster sans modération !
À la pointe sud-ouest de la Bretagne, le Pays bigouden fait front, face aux coups de boutoir des vagues atlantiques. Sa haute coiffe brodée, qui fut la dernière à être portée au quotidien, symbolise désormais la Bretagne tout entière. C’est le pays de la langoustine vivante débarquée dans ses ports de pêche, du pâté Hénaff, du Cheval d’Orgueil, les mémoires paysannes de Pierre-Jakez Hélias, mais aussi le pays des Bonnets Rouges, les paysans révoltés sous Louis XIV, et au XXe siècle, des sardinières en lutte. Il est aujourd’hui confronté à deux défis de taille : le maintien de la filière halieutique et le devenir du littoral face au réchauffement climatique. Mais les Bigoudens et les Bigoudènes en ont vu d’autres.
Originaires ou amoureux du Pays bigouden, les auteurs de cet ouvrage nous entraînent dans un long et riche parcours, entre terre et mer, à la découverte des grands sites naturels, culturels et économiques de ce Cap Caval aussi fascinant qu’emblématique.
PAYS BIGOUDEN Au parapet du grand large, de Serge DUIGOU, Annick FLEITOUR et Jean-Yves GUILLAUME (Photographe) Éditions Géorama
Pour plus de détails, voir la présentation sur le site de Jean-Yves Guillaume
L’Art dans les chapelles du Léon organise chaque été un circuit culturel qui mêle patrimoine et création contemporaine. L’association a pour ambition de promouvoir des artistes qui investissent une chapelle pour y présenter leur travail.
A voir absolument : à Saint-Yves du Bergot (Lannilis) les recherches minérales de Sezny Péron (pas de copinage, nous ne sommes pas de la famille). Un travail plastique original et authentique tout en contrastes entre le gris de l’ardoise, le noir du support et la lumière qui vient agencer le tout, en jouant sur la mise en scène des différents paramètres dans chaque œuvre.
« J’utilise l’ardoise des toits, j’aime leur bleu aux nuances affinées par les ans, j’aime leurs lignes de surfaces, leur vibration dans le tranchant, j’aime leur dureté de roche, leur fragilité de feuille… Je les place dans un environnement sobre, noir. Passant de l’état de feuille à l’état de bloc, elles me racontent leurs origines, me dévoilant un peu de leur histoire, elles m’aident à écrire la mienne. » (Sezny Péron)
Les panneaux sont installés le long de la ria et du sentier côtier en direction de Logonna.
A l’occasion du 25e anniversaire du «Printemps des poètes», l’association Prim’Vers et Prose consacre cette année, comme depuis 2011, une exposition grand public dédiée à la poésie et à la photographie à Daoulas. La route des visiteurs croisera la Grâce, thème proposé au niveau national par le Ministère de la Culture pour 2024.