Archives de catégorie : Mémoire

Au nom de la Loi …


VOL DE DEUX OIES. — Le 12 courant au matin, Mme Riou, cultivatrice, habitant à Kerhervé-Vian, en Loctudy, constatait avec stupéfaction que deux belles oies de sa basse-cour, l’une grise et l’autre blanche, d’une valeur de 50 francs, avaient disparu pendant la nuit et que sur six volatiles de cette espèce qu’elle possédait il ne lui en restait en tout et pour tout que quatre. Elle alla conter sa peine à la gendarmerie non sans indiquer aux gendarmes qu’il y a deux ans environ elle avait été victime d’un vol identique de 4 oies de la part d’un nommé Le Pape, de Stang-ar- Goff.

Les gendarmes se rendirent aussitôt au domicile du nommé Le Pape.

« Au nom de la Loi, ouvrez ! »

Celui-ci nia énergiquement être l’auteur du vol, mais comme une certaine quantité de duvet et quelques os de volaille traînaient dans la maison de Le Pape, il dut avouer, en présence de ces pièces à conviction, qu’il était bien l’auteur du vol. Mais …

« Trop tard, la l’oie, elle est dans la marmite ! »

En revenant de Lesconil, dit-il aux gendarmes, j’ai eu l’idée de prendre deux oies dans la cabane où il y a deux ans j’en avais pris quatre et que je connaissais bien. C’est le manque d’argent et la faim qui m’ont poussé à commettre ce vol. Le récidiviste a été appréhendé.

La Dépêche 19 août 1936

Les intertitres sont de mon grand-père Jean-Marie Kerdranvat (1906-1979)

Merci braz, Dan ar Braz,

Photo © Yannick Derennes

Les «Chemins Bleus», c’est une complicité entière entre l’auteur de cette biographie, rédigée de main de maître par Frédéric Jambon, journaliste retraité très expérimenté, et son sujet, l’acteur d’une vie déroulée dans ce livre, Dan ar Braz.

Tout comme Alan Stivell, Gilles Servat, Denez Prigent (j’attends avec impatience sa bio) ou encore les Sonerien Du (soyons un peu bigoudéno-chauvins), Dan a accompagné plus de 50 ans de ma vie culturelle et musicale.

Sa grande capacité à créer des concepts innovants pleins de sensibilité, d’émotions et de créativité m’a ouvert des horizons musicaux encore inconnus. Mettant son feeling de guitariste au diapason de son génie de compositeur, fédérant des équipes, il a initié des projets personnels et collectifs venus enrichir notre culture musicale et qui resteront gravés à jamais dans un patrimoine breton sans frontières.

Pas besoin de détailler plus. Je vous conseille de vous plonger dans la lecture des «Chemins Bleus». Si vous connaissez déjà Dan, vous dégusterez les textes comme une bonne recette qui a fait ses preuves. Si vous ne savez pas qui il est et quel est son parcours, vous allez obligatoirement en ressortir convaincus ou du moins très curieux de goûter ce qu’il vous propose. Et, parole de connaisseur, je vous assure que vous ne serez pas déçus par le menu (à 25 euros), copieux et qualitatif à souhait.

Bonne lecture.

«Chemins Bleus» est édité par Coop Breizh

Rencontre dédicace à Dialogues Musique Brest Photo Frédéric Jambon

Pour plus d’infos, la page Wikipédia de Dan et son site web

Les pigeons du préfet

Mais qui peut bien en vouloir à ces « beaux volatiles » ?

« Nouvelles du Port : Les pigeons du préfet

Les pigeons du préfet sont les goélands et les guillous qui remontent la Penfeld lorsque le mauvais temps les oblige à fuir la pleine mer.

Ils sont aux ouvriers de l’arsenal ce que les pigeons de Saint-Marc sont aux Vénitiens ; très aimés, on les considère comme étant de la maison. Nul ne s’aviserait en vain de lancer une pierre dans leur direction, et c’est à qui leur présentera un morceau de pain.

Aussi, tous ces beaux volatiles, gris et blancs, prennent-ils leurs ébats sur la rivière, tournant gracieusement autour des chaloupes, des remorqueurs et autres embarcations, puis, fuyant à tire-d’aile, ils plongent bientôt pour s’emparer de la proie qu’un œil de lynx leur a fait apercevoir entre deux eaux.

Depuis que le froid rigoureux est venu, les « pigeons du préfet » ont regagné l’intérieur de l’arsenal maritime, où ils nagent à proximité des quais, avec la grâce de cygnes en promenade, au grand plaisir du personnel que leur allées et venues intéressent fort et amusent pendant le repos du midi. »

Ouest-Éclair 11 décembre 1902

Aet kuit ar c’habiten betek Tir Na Nog

Tremenet meur a wech dirak Rekourañs

ha tour-tan ar Porzig

araok mont da redeg war morioù don

tro-war-dro ar bed

ar vag en avel a-benn, war-zu ar c’hornog

evit e veaj diwezhat, kroget start ar stur gantañ.

Ur gouloù vihan a jom dirak hor daoulagad.

Dalc’homp soñj da viken.

Aet eo kuit ar c’habiten betek Tir Na Nog.

Kenavo dit Marsel !

Cap Caval : le numéro 52 est paru

Au sommaire :

L’émeute de la faim de l’hiver 1847 à Pont-l’Abbé

Tri Martolod Yaouank, une chanson bigoudène autour du monde ?

« Je suis un assassin ! », l’affaire Kervarec à Plozévet

Du marais de Combrit aux plateaux du sud-Annam, itinéraire d’un soldat combritois

Les reines de l’entre-deux-guerres en Pays bigouden

Marie Le Stume, brodeuse de Plonéour-Lanvern

Les autres et les miens, exposition Jacques Godin du Musée bigouden au Triskell

Nuance, une nouvelle adresse à la Torche

Mesk ha mesk

Hommage

CAP CAVAL est en vente en Pays bigouden.

45 rue Jean Jaurès, 29120 Pont-l’Abbé

startijennavv@orange.fr

Abonnement auprès de Startijenn Ar Vro Vigouden

70 ans de la Société d’Études de Brest et du Léon


© Briac / SEBL 2024

Samedi 8 juin 2024 :

de 10h à 12h15

Auditorium des Capucins

Temps d’échanges et prises de paroles par plusieurs intervenants et invités : Briac, Olivier Corre, Hugues Courant, Dominique Derrien, Brieg Haslé-Le Gall, Réza Salami, Annie Voland… Au programme : histoire de la Société d’Études de Brest, patrimoines brestois, numérisation et mise en ligne des Cahiers de l’Iroise parus de 1954 à 2011, présentation du n° 242 : Corsaires & Armateurs… 

de 14h15 à 17h Balades commentées

La place des machines des ateliers des Capucins, le canot de l’Empereur, le belvédère Cesária Évora et la Penfeld, le bâtiment aux lions et la levée de Pontaniou, la rue Saint-Malo et son lavoir, le quartier de Quéliverzan… avec pour guides Gérard Cabon, Gérard Cissé, François Olier et Claude Péron.

Entrée libre, ouverte à toutes et tous.

Émile Le Corre, maître-charpentier, vient de nous quitter

Emile Le Corre chez lui à Treffiagat devant son atelier en 2013 lorsque je l’ai rencontré pour Cap Caval.

Avant de raconter ici (en juillet 2014) pour la revue Cap Caval ) la vie d’Émile Le Corre, maître-charpentier à Léchiagat, je voudrais rappeler les circonstances qui m’ont amené à le rencontrer et à pouvoir ainsi recueillir de précieux renseignements sur la mémoire du métier et des savoir-faire accumulés par ces véritables seigneurs que sont les charpentiers de marine bois.

De mai 1990 à février 1991, j’ai suivi toutes les étapes de la construction du chalutier Nevez Amzer, semaine après semaine. J’en ai réalisé quelque 250 diapositives retraçant la mise en place progressive de ce puzzle assemblé qui constitue la structure d’un navire de pêche en bois.

Mais, surtout, à chacune de mes visites, je me suis enrichi des entretiens que j’ai eu avec Émile et son associé, Pierre Le Bec. Leurs commentaires, toujours très documentés de références que je qualifierai de savantes, m’ont ainsi permis de concevoir un diaporama qui sera projeté à un public nombreux, une quinzaine d’années plus tard à Haliotika en présence des charpentiers, dans le cadre de la fête de la culture bretonne d’Emglev Bro Vigouden.

En 2000, je fus à l’origine d’un petit film de 12 minutes en breton, « Bered bagoù ar Gelveneg ». Réalisé par Alain Gallet, Émile y intervenait avec Michel Le Roy et Pierre Le Goff pour évoquer les malamoks et le cimetière de bateaux. Il fut diffusé dans l’émission de FR3, « Du-mañ, du-se », présentée par Bernez Killien.

Quelques autres rencontres et de longues heures d’entretien en août 2013 m’ont permis de mieux cerner la personnalité et la science du maître-charpentier. C’est ce que je me propose de vous faire partager.

(Avant-propos non publié en 2014)

Lire l’article de Cap Caval de juillet 2014