Archives de catégorie : Confinement C 19

Mes 10 km – avril 2021 – # 4

Mon périple “tro Brest Meurgêr” (métropole) m’a conduit à Guipavas, à l’est-nord-est, mais la moisson s’est avérée peu fructueuse. J’ai quand même une photo à proposer, en guise de bienvenue aux coureurs du Tour de Frañce (Merci Paul Molac pour cette nouvelle orthographe !), en leur souhaitant d’être plus vigilants que ce malheureux cycliste local qui a dû quitter le peloton avec perte et fracas ! Probablement avait-il absorbé des louzoù (médicaments) un peu trop forts, ou alors, peut-être s’agirait-il d’un effet secondaire de la vaccination à la margarine Astra, tant décriée ces temps-ci ?

Ce qu’on appelle en breton un lamm chañch-tu, cul par-dessus tête !

Un autre jour, après avoir jeté un œil sur le trafic de la N 12 du côté de Poullazen, j’ai poussé un peu plus loin vers Gouesnou au nord, en mordant un peu sur le sud de la commune de Plabennec, un secteur essentiellement agricole. Ici, on fait du lait, de la viande et outre l’alimentation des animaux, des cultures sous serres. Ce qui frappe, c’est le nombre de vieilles fermes et bâtiments agricoles quasiment en ruines, du matériel abandonné qui finit de rouiller sous les herbes folles avant de tomber en poussière. La poussière, elle est aussi omniprésente en ce mois d’avril froid et sec, à la surface de la terre récemment retournée ayant pris, du fait du manque d’eau, la couleur du café au lait. A Traon Bihan, un petit parcours abrité longeant une ancienne voie ferrée (train “patates” de Brest à l’Aber-Wrac’h en passant par Plabennec) et un ruisseau amène un peu de verdure et de fraîcheur dans ce paysage de type beauceron où, en guise de cathédrale de Chartres, on aperçoit de loin la boule blanche de l’aéroport de Guipavas.

Voir les photos sur la galerie Est Guipavas Gouesnou

Mes 10 km – avril 2021 – # 3

Toujours à l’est sur les rives de l’Elorn, mais cette fois-ci du côté sud de la rivière, sur la commune aux 157 villages de Plougastel-Daoulas, voici Saint-Jean, Sant Yann, et sa chapelle éponyme à trois kilomètres au nord-est du bourg.

En quittant la commune, après la zone commerciale située au nord de la N 165, on peut rejoindre Landerneau. N’en faites rien — la lune attendra — et prenez à gauche juste à la sortie. La descente vers Saint-Jean vous offre, à travers champs et arbres, une magnifique vue plongeante sur l’Elorn, le Relecq-Kerhuon et Guipavas. Ne prêtez pas trop attention aux énormes serres industrielles qui produisent fraises et tomates à la chaîne, car l’essentiel se niche tout en bas, dans un petit village près d’un camping.

La chapelle Saint-Jean de Plougastel au bord de l’Elorn


Sa construction est datée du XVe siècle et son calvaire en Kersanton porte de curieuses gargouilles.
Le pardon a lieu le 24 juin, jour de la Saint-Jean, et l’ancien rite païen du tantad (feu de la Saint-Jean) a été longtemps respecté ici. Une croyance populaire veut qu’on invoque Saint Jean contre les maux d’yeux. Sa fontaine, annoncée comme étant druidique, se situe sur la grève et est recouverte à chaque marée.

Le long de la côte, pas vraiment de sentier de randonnée aménagé, mais un cheminement le long de l’estran permet de découvrir l’Elorn et ses berges, avec en fond, côté ouest, les ponts Albert Louppe et de l’Iroise, confondus en un patchwork graphique qui domine l’embouchure. Abandonnés en haut de la grève ou parmi la végétation, un ancien bateau et de nombreuses annexes en plastique ; l’une d’elle, la bien nommée le Zouave, doit probablement appartenir à un Parisien du quartier de l’Alma venu se confiner à Plougastel.

Quelques maisons, des bâtiments en ruines, des blocs de rochers complètent le tableau de ce paysage qui s’étend jusqu’à la Forêt-Landerneau au nord-est. Peu de monde, quelques promeneurs et deux ou trois familles avec de jeunes enfants venus partager leurs œufs de Pâques et jouer au ballon dans le placître de la chapelle.

Voir les photos sur la galerie Saint-Jean

Mes 10 km – avril 2021 – # 2

Après le goulet à l’ouest, me voici maintenant rendu à l’opposé, sur la commune de Guipavas, au sud du quartier du Douvez, dans une série d’anses accrochées aux rives de l’Elorn. Pouldu et Poul ar Vilin sont des ports d’échouage et de mouillage léger. Le substrat est plutôt vaseux, mais propice au nourrissage des oiseaux limicoles. Ce sont aussi des havres de paix pour ses riverains et un lieu de promenade dominical abrité des vents de nord et d’est pour les guipavasiens, nombreux en ce dimanche pascal.

Quelques maisons anciennes datant parfois du XVIIe siècle bordent le rivage et leurs propriétaires ont profité de ce microclimat favorable, abrité et bien exposé au sud, pour agrémenter leurs jardins de plantations d’agrumes divers, tel ce magnifique citronnier dans son grand pot couleur fuchsia.

L’anse du Pouldu

Ce secteur discret de Guipavas a cependant connu une riche histoire et de nombreux témoins en attestent encore aujourd’hui :

  • un manoir du XVIe siècle ayant appartenu à la famille de Rohan qui percevait à l’époque une taxe sur les bateaux remontant l’Élorn
  • quelques demeures construites sur les bords de l’Élorn, sur le Douvez, par le couple Rosalie Léon, la petite guipavasienne devenue chanteuse et comédienne très connue à Paris, et son prince russe Pierre de Jain-Wittgenstein
  • le «château» de Poul-ar-Velin et sa chapelle
  • un moulin à eau au Pouldu

L’anse du Pouldu abritait également, au début du siècle dernier, un chantier de construction navale, le chantier Hily qui aura construit près de cinq cents bateaux kerhors entre 1826 et 1926.

On m’a aussi raconté l’histoire mystérieuse, jamais élucidée, de l’assassinat, le 26 mars 1944, de l’amiral Jean-Baptiste Lucien Le Normand, ancien Préfet maritime.

Tous les gens que j’ai rencontrés, résidents, natif du lieu, ou amateurs d’histoire m’ont tous cité une référence incontournable pour connaître l’histoire du patrimoine de Guipavas, l’association Guipavas identité et patrimoine (Agip) et, en particulier, Michel Boucher, auteur, avec d’autres membres, d’ouvrages bien documentés à lire sur le sujet.

Voir les photos sur la galerie Poul ar Vilin

Mes 10 km – avril 2021 – # 1

Le GR 34, le dimanche de Pâques, sur la commune de Plouzané. Une belle lumière du matin éclaire le chemin de Compostelle qui part de l’abbaye de Saint-Mathieu de Fine Terre.

Ah ! Relire “Garce d’étoile”, tout premier “Brest-seller” de l’ami Hervé Bellec. Une réponse à une nécessité absolue de liberté !

Je choisis plutôt d’explorer ce tronçon du GR 34 – Compostelle situé tout à l’ouest de mes 314 km², aux alentours de la batterie ou fort du Mengant (Men Gam, rocher courbe en breton), construite par Vauban au XVIIe siècle.

Le site de la batterie du Mengant

Même si le site n’est plus une priorité pour la Marine, il reste interdit au public. La présence de celle-ci est visible par des panneaux, mais aussi par une jolie réutilisation d’une borne de marquage octogonale, détournée pour guider les randonneurs.

Les chemins caillouteux souvent pentus sont parfois aménagés sur certains secteurs, avec des marches d’escaliers traversant les basses futaies de petits chênes tordus dans tous les sens. Un blockhaus en ruine à moitié tagué n’est pas en reste et arbore fièrement ses emblèmes colorés.

Les humains s’adonnent à leurs passe-temps préférés : marche, course ou pêche à la ligne. L’un d’eux, à qui je demandais ce qu’il pensait prendre, maquereau ou bar, m’a avoué qu’il n’en savait rien, car c’était une première fois pour lui. Espérons que le poisson d’avril lui sourira !

Le premier lézard vert de la saison traverse à toute berzingue le sentier terreux, me laissant à peine le temps de cadrer et déclencher. La nature s’est mise en costume printanier et s’éveille, éclatante de nuances de vert parsemé de jaunes d’or, de blancs et de violets. Une renaissance qui ne peut que rendre optimiste pour la suite, espérons-le !

Voir les photos sur la galerie Mengant

Le fort du Mengant sur Wikipédia

Mes 10 km – avril 2021 – # 0

Le troisième confinement vient d’être décidé. Un mois à occuper dans un rayon de 10 km autour de chez nous, sur un disque de 314 km², d’une circonférence de 62.8 km. Alors, quelle attitude adopter ? Subir cet état de fait, comme tous les pleurnicheurs professionnels attitrés ? Ou alors faire preuve de créativité et mettre à profit cette contrainte pour explorer cette frontière imaginaire propre à chacun de nous, selon sa situation géographique ?

Mon territoire virtuel autorisé de 314 km², moins évidemment une partie “liquide” englobant le goulet, la rade et l’Elorn.

C’est cette deuxième hypothèse que je choisis afin de revisiter des espaces que je crois connaître, que je connais probablement partiellement ou alors carrément pas du tout. Le but final de l’opération : la création d’une œuvre picturale multiple, sans limitation de nombre et de sujets, qui sera partagée sur ce blog.

Ce concept de prises de vues (A un kilomètre de chez moi) avait déjà été utilisé et décliné en projet photographique lors du premier confinement de mars-avril 2020 par le Centre Atlantique de la Photo de Brest (pour rappel, voir les articles suivants : A 1 km de chez moi et ma proposition).

Donc, nouveau confinement, nouveau concept, nouveau projet. Comme celui d’il y a un an était très contraignant dans son principe (aller sur le cercle en tournant le dos à son domicile) – et d’ailleurs non respecté par certains participants retenus par le jury pour l’exposition finale – j’ai décidé de définir une formule plus souple alliant déplacements motorisés pour rejoindre la “zone-frontière” et à pied pour la découverte de ses abords, à l’intérieur de la limite autorisée.

Les résultats de cette quête seront visibles sur ce blog sous forme d’articles liés à des galeries de photos comportant des paysages, des éléments naturels et humains, ainsi que des plans rapprochés sur diverses matières et matériaux.

Carota no virus

Incantation (Création Claude Péron)

Carota, la carotte sauvage, ou daucus carota, comme son alter ego cultivée n’a que des vertus positives : elle a le pouvoir de rendre aimable et, accessoirement, de donner une coloration rose aux fesses des humains.

Espérons, par cette incantation, voir corona, son clone bactérien en forme de virus, muter en prenant les qualités de carota.

Nature déconfinée

Premier week-end déconfiné; du soleil, encore un peu de vent : sortie autorisée le long des sentiers côtiers du Goulet de Brest pour la belle dame, le lézard vert et un azuré.

En somme, les bourdons …

En somme, les bourdons sont un peu comme nos inactifs (chômeurs, retraités, étudiants) : leur production matérielle est proche de zéro, mais ils participent à la pollinisation, produisent du réseau, de l’information, du lien social.

Daniel Cohn-Bendit