Archives de catégorie : GV

77 inscrits maritimes de 1826 à 1850 à Plomeur et Treffiagat

Guilvinec
Joseph Cléac’h, Jean Henri Jaouen, Sébastien Le Brun, Stéphan Guichaoua, Jean Etienne Le Cléac’h, Jacques Guiziou, Jacques Le Cléac’h (fils Et), Mathieu Tremeur Guiziou, Jean Le Brun, Jean Tirili

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Document SHD Brest

Plomeur
Pierre Le Brun, Joseph Berrou, Tremeur Guiziou, Jean Guillaume Le Scouarnec, Jean Guéguen, Jacques Le Cléac’h, Jean Biger, Vincent Le Compès, Jacques Guiziou, Jean Criquet, Jean Joseph Berrou, Paul Le Brun, Joseph Berrou, Nicolas Le Brun, Sébastien Berrou, Jacques Le Cléac’h (fils)
Hervé Le Cléac’h, Michel Le Brun, Pierre Le Roux, Jean Henri Le Cléac’h, Pierre Le Penven, Ambroise Guéguen, Jean Stéphan, Yves Guiziou, Jean Joseph Berrou, Pierre Le Brun, Yves Le Roux, Jean Pierre Augustin Le Roux, Jean Louis Henri Jaouen, Joseph Le Cléac’h, Joseph Le Cléac’h, Jean-Marie Coïc, Jacques Tanneau, Pierre Cossec, Jean Le Brun

Treffiagat
Jacques Pierre Le Coq, Jacques Criquet, Jean Riou, Pierre Tirilly, André Biger, Yves Coïc, Jean-Louis Le Moigne, Pierre Etienne Nicolas, Corentin Le Compesse, Jean Pierre Larnicol, Vincent Le Compès (fils), Fiacre Compès, Augustin Biger, Jean-Louis Coïc, Hervé Riou, Jacques Riou, Michel Larnicol, Philibert Biger, Corentin Le Quéffelec, Jacques Criquet, Yves Coïc, Jean Nédélec, Jacques Criquet, Fiacre Charlot, François Thomas Biger, Guillaume Riou, Corentin Biger, Louis Le Quéffelec, Joseph Criquet, Thomas Marie Nédelec, Corentin Le Donge, Jacques (?) Nedellec Treffiagat ?

1816 : 34 inscrits maritimes à Plomeur et Treffiagat

Guilvinec
Jacques Talouarn, Joseph Cléac’h, Etienne Le Cléac’h, Pierre Le Brun (fils), Joseph Berroux, Trémeur Guiziou, Vincent Scouarnec, Pierre Le Brun (père), Jean Guillaume Lescoarnec, Jean Talouarn, Jacques Le Cléac’h, Jean Biger, Ambroise Le Brun, Jean Henry Jaouen, Laurent Monfort, Jean Joseph Berrou

Plomeur
Jean Guéguen, Vincent Le Compès, Jacques Guiziou, Guillaume Kernoa, Vincent Le Diascorne

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Document SHD Brest

Treffiagat
Fiacre Le Compez, Jacques Le Roux, Joseph Nedelec, Jean Tirelli, Jacques Pierre Le Coq, Jacques Criquet, Louis Coïc, Jean Riou, Pierre Tirilly, André Biger, Vincent Le Roux, Jean Criquet

Penmarc’h
Allain Tanniou

37 inscrits de l’An XI (1803) à 1809 à Plomeur et Treffiagat

Guilvinec
Joseph Tannot , Philibert Le Brun, Jacques Scouarnec, Joseph Berroux, Yves Le Roux, Jean Criquet, Mathieu Scouarnec, Pierre Le Brun, Pierre Tanneau, Jacques Talouarn, Paul Talouarn, Joseph Cléac’h, Etienne Le Cléac’h, Pierre Le Brun, Joseph Berroux, Fiacre Le Compès, Trémeur Guiziou, Vincent Scouarnec, Jacques Guéguen, Jérôme Le Roux

Plomeur
Jean Berrou, Sébastien Volant

Goré Beuzec
Louis Pichon

Kerdanno
Louis Narzul

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Document SHD  Brest

Lestriagat
Allain Tanniou

Treffiagat
Jacques Le Roux, Jacques Le Bec, Sébastien Calvé, Joseph Nedellec, Jean Tirelly, Jacques Pierre Le Coq, Jean Queffelec

Kerity
Sébastien Le Balc’h

Penmarc’h
Allain Tanniou

Plobanalec
Jean-Pierre Andro

L’Esconil
Jean Talouarn, Corentin Compez

1786 : 29 inscrits maritimes à Treffiagat et Plomeur

Des 38 inscrits entre 1776 et 1785, 18 sont morts: la plupart sur les vaisseaux du roi, lors de batailles navales avec les Anglais principalement, en Amérique,  lors de la guerre d’indépendance des Etats Unis, aux Antilles ou encore en Espagne (Cadix). D’autres sont morts noyés ou étant à la pêche en baie d’Audierne. un autre encore s’est apparemment suicidé (“est allé de lui-même en mer”).

Dans tous les ports cornouaillais, on observe la même mortalité et les nouveaux inscrits ne suffisent pas à rétablir le nombre d’inscrits (en baisse de 25%).

De Guilvinec
Vincent Compeze (père), Jacques Scouarnec, Vincent Compeze (fils), Jacques Le Roux (né en 1740), Yves Le Roux, Vincent Phily, Jean Criquet, Mathieu Scouarnec

De Plomeur
Jacques Le Cléac’h, Paul Tano, Joseph Berrou

De Beuzec
Hervé Suron

De Lestriagat
Allain Tanniou, Corentin Le Roux

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Document SHD Brest

De Treffiagat
Jacques Le Roux (né en 1756), Guillaume Tirelly, Guillaume Taniou, Michel Le Cochou, Jacques Le Roux (né en 1766), René Le Pape (né en 1764) , Pierre Tirelly, Jacques Cochou, René Le Pape (né en 1768) , Jacques Le Bec, Sébastien Calvé, Joseph Criquet

De Plonéour
François Campion , Joseph Le Gal

De Languioué
Henry Le Roux

Huit d’entre eux décèderont avant 1796 lors des guerres révolutionnaires, six autres seront pris par les Anglais lors de combats navals et resteront prisonniers (parfois durant 3 ou 4 ans) sur les pontons de Plymouth . D’autres vont déserter, parfois plusieurs fois, seront arrêtés par la gendarmerie et emprisonnés à Pont-L’Abbé, Quimper ou Brest. L’un d’eux ne sera pas retrouvé, ne s’étant pas présenté à Brest pour y être incarcéré.

Seuls quatre matelots seront inscrits “hors de service” (ayant atteint l’âge légal et ayant fait le nombre d’années de campagnes nécessaires pour obtenir une pension). Un seul obtiendra le même statut pour maladie.

Source : SHD Brest 3 P 3, matricule ouverte en 1786

Qui étaient les premiers habitants du Guilvinec ?

La découverte, en 1926, d’une allée couverte, construction extrêmement intéressante datant du néolithique (3000ans av JC), dont l’existence est demeurée longtemps insoupçonnée, va donner aux archéologues des éléments nous permettant de connaître une (petite et modeste) partie de la vie des anciens habitants qui ont peuplé ce coin maritime du Pays bigouden, il y a quelques milliers d’années. Voyons ce que disent les objets recueillis lors des fouilles.
Les charbons
En menus fragments, ils sont pour la plupart de consistance dure, cassante. non transformés en braise friable. En procédant comme d’habitude à leur examen à la loupe binoculaire, après avoir provoqué une cassure transversale aussi nette que possible. on constate que la structure du bois est généralement bien conservée. Les déterminations sont donc possibles avec précision.
L’étude faite a permis de reconnaître plusieurs essences :
Chêne : vraisemblablement chêne pédonculé. C’est l’espèce qui domine et à laquelle se rapporte plus de la moitié des fragments examinés.
Ajonc : cette espèce est aussi abondamment représentée (un quart ou un tiers des fragments déterminables).
Bourdaine : deux fragments assez volumineux, de structure très nette.
Saule : plusieurs petits fragments. On ne peut définir de quelle espèce de saule il s’agit.
Toutes les espèces reconnues existent encore à l’heure actuelle et leurs degrés d’abondance respective sont sensiblement dans les mêmes rapports que le nombre des fragments de charbons qui s’y rapportent dans le lot examiné.
On peut admettre qu’autour du monument étudié se trouvait une forêt claire de chênes dont les clairières étaient peuplées d’ajoncs et où croissaient aussi, comme cela s’observe de nos jours dans les parties un peu humides la bourdaine et un saule qui est le saule cendré.
Il semble que la végétation, quant aux espèces, n’a pas varié en Bretagne depuis les temps préhistoriques. Cependant, à Men-Meur, les sables ayant recouvert toute la côte, la végétation arborescente a été refoulée beaucoup plus loin.
Le pin, actuellement en grande abondance, n’ayant pas été trouvé dans les charbons recueillis, on peut sans doute encore admettre qu’il a été introduit dans la région à une époque postérieure à l’érection des monuments mégalithiques.
Les dents
L’examen des quatre couronnes sans racines, trouvées lors des fouilles, par le Docteur SIFFRE, Directeur honoraire de l’Ecole Odonlotechnique de Paris, indiquent qu’il s’agit de jeunes dents qui n’ont pas du avoir leur apex terminé, sans doute les dents d’un très jeune sujet féminin de 10 à 12 ans. Des organes dentaires trouvés ultérieurement confirmeront cette hypothèse (formation des dents non terminée et usure).

Le Guilvinec à l’époque préhistorique

Pour compléter les renseignements que nous a apportés la mise au jour de l’allée couverte de Men-Meur, il faut rappeler d’autres découvertes qui ont eu lieu depuis, à l’occasion de travaux portuaires ou de tempêtes. Pierre-Jean Berrou nous en fait une synthèse :
« L’estuaire du Guilvinec constituant un abri naturel a certainement connu une occupation préhistorique assez ancienne. Malheureusement la remontée des eaux de la mer à la fin de l’époque glaciaire a probablement détruit les campements des premiers pêcheurs et mangeurs de coquillages installés sur les rivages. De petits outils de silex ont été découverts dans le sable qui a été extrait du port lors du creusement du chenal. L’un d’entre eux, finement taillé, devait être un élément de harpon dont le manche en bois a disparu, (âge : 8000 ans au moins).
Sous la plage de Men Meur au Guilvinec est apparu après une tempête en l’an 2000, un site d’habitat néolithique qui, sur 50 m², a révélé de nombreux tessons de poterie ancienne fragile – la vaisselle cassée de nos ancêtres – et de nombreux silex ainsi qu’un poinçon en os (site étudié actuellement par l’archéologue départemental Michel Le Goffic). »

Quels renseignements peut-on tirer de ces déterminations ?

Le paysage et le cadre de vie

Avant de tirer quelque conclusion des indices livrés par la fouille de l’allée couverte de Men-Meur, il paraît souhaitable de comprendre les évolutions qui ont eu lieu pour imaginer la situation de ce site par rapport à la mer :
“Le niveau de la mer, qui avait baissé de 100 m lors de la dernière glaciation, est remonté progressivement jusqu’à son niveau actuel pour redescendre entre 5 et 8 m plus bas entre 4500 et 3000 ans av. J.-C. Par la suite, durant le Néolithique final et l’Âge du Bronze ancien et moyen, entre 3000 et  1200 ans av. J.-C., un mouvement de transgression (montée des eaux) ramène la mer à un niveau proche de l’actuel et inondant certains habitats littoraux anciens. Cette remontée progressive du niveau marin reprend à l’Âge du Fer et se poursuit à un rythme décroissant jusqu’à nos jours.” (Yvan Pailler)
Ceci est confirmé par la situation de plusieurs menhirs du département du Finistère, en partie immergés , comme celui de Penglaouic dans la mer (rivière de Pont-L’Abbé) ou celui de  Léhan dans un étang (Léchiagat).
Avec une forêt de chênes qui serait plutôt située en arrière, des landes avec de l’ajonc, des zones humides marécageuses bordées de saules à l’arrière de dunes à un niveau plus bas qu’aujourd’hui, l’allée couverte devait se trouver à 300 ou 400 m du rivage, bien visible sur une ligne de crête et devait, de ce fait, bénéficier d’une bonne visibilité, à l’arrière du grand rocher dominant la pointe (Ar Men Meur).
On peut imaginer que celui-ci, outre son rôle de vigie et de poste d’observation privilégié, pouvait très bien servir à abriter un habitat d’été (cabanes ou tentes) des vents dominants, tout comme l’allée couverte, qui a visiblement été l’objet par la suite d’une occupation humaine avec foyer et restes de coquillages accumulés.

La vie quotidienne

Au néolithique, les principales activités sont la chasse, la pêche et les cultures (aucun indice d’élevage ici). Sur la côte, on peut rajouter la cueillette de coquillages et, pourquoi pas, d’algues. La fabrication d’ustensiles de cuisine (préparation et conservation des aliments) en poterie est facilitée par l’abondance de l’argile dans les marais ( toullou pri ).
Une autre activité, qui devait leur prendre énormément de temps, est la fabrication des outils et armes : harpon avec pointe fine en silex taillé ou hache en pierre polie. Le poinçon en os indique des travaux de couture dans l’utilisation des peaux pour l’habillement et la protection contre le froid dans les habitations.
Le matériau pour le feu ne manque pas : chêne, saule et ajonc. Le bois était-il uniquement utilisé pour le feu ou était-il travaillé ? Était-il utilisé brut pour la construction des cabanes ? L’écorce avait-elle une utilité ? Peut-on imaginer qu’au bord de la mer, les hommes, à cette époque, avaient tenté de naviguer, en creusant des troncs, par exemple ? Pour toutes ces questions, faute de preuves concrètes, on n’a aucun élément de réponse localement, mais on sait qu’ailleurs c’était possible, selon Yvan Pailler : « À ce jour, aucune embarcation néolithique n’a été découverte en Bretagne. Toutefois, l’emploi de pagaies est reconnu dès le Mésolithique en Grande-Bretagne et au Danemark ; des pirogues monoxyles existent également pour cette période en Haute-Seine. Pour la période Néolithique, des pirogues monoxyles sont également connues à Paris dans le secteur de Bercy et à Bourg-Charente aux abords de la Charente. »

Qui était la “princesse” de Men-Meur?

Les habitants, dont on ne sait pas grand-chose, sauf qu’ils ont été les constructeurs des mégalithes et ensembles mégalithiques qu’ils nous ont laissés, avaient pour alimentation principale les céréales broyées dans un mortier et cuites sur le feu dans un récipient en terre. Ils « cuisinaient » également coquillages, poissons, mammifères et sans doute oiseaux de mer.
La jeune personne de 12 ans dont on a retrouvé les restes a certainement été « ensevelie » après une cérémonie rituelle. De quoi est-elle morte ? Un accident, une maladie, un meurtre, ou un sacrifice humain ? Rien ne nous permet de le savoir, sauf à penser que c’était peut-être une sorte de « princesse », fille d’un chef d’une tribu dominante, compte-tenu du lieu d’inhumation et des offrandes rituelles déposées dans la tombe.
Autre question : y a-t-il interaction entre ce monument avec les autres sites mégalithiques du secteur proche ? On peut se demander si le menhir de Lanvar, le site de Saint-Trémeur, le tumulus de Poulguen, le dolmen de Kersidal, les mégalithes du Ster Poulguen, le menhir de Léhan, celui du Reun, etc… ont été érigés par le même peuple. En tout cas, ils devaient être nombreux, car pour monter ces monuments, il a certainement fallu des dizaines voire une ou deux centaines de bras.

Sources :
gallica.bnf.fr / Bibliothèque de l’INHA / coll. J. Doucet, 2010-76550
gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-G-1331 L’anthropologie Paris 1928
Société Archéologique du Finistère – SAF 1927 tome 54 – Pages 48 à 72 http://le-finistere.org L’ALLEE COUVERTE DE MEN-MEUR (GUILVINEC)
Note de M. GUINIER, Directeur de l’École Nationale des Eaux et Forêts, sur les charbons recueillis dans l’allée couverte de Men-Meur.
Note de M. le Docteur SIFFRE, Directeur honoraire de l’Ecole Odonlotechnique de Paris, sur les dents recueillies dans l’allée couverte de Men-Meur.
Pierre-Jean Berrou sur les sites web officiels des communes du Guilvinec et de Treffiagat
http://www.academia.edu/3048264/Une_régression_marine_au_Bronze_final_en_Bretagne_
(Yvan Pailler et al) http://pageperso.univ-brest.fr/~suanez/Pg_publications/PUB_pdf/2011Norois.pdf

Les premiers habitants du Guilvinec révélés par la fouille de l’allée couverte de Men-Meur en 1926

Cette découverte qui a mis au jour une construction extrêmement intéressante et dont l’existence est demeurée longtemps insoupçonnée, va donner aux archéologues des éléments nous permettant de connaître une (petite et modeste) partie de la vie des anciens habitants qui ont peuplé ce coin maritime du Pays bigouden, il y a quelques milliers d’années.
Dans la chambre Ouest, ils ne recueillent que quelques rares tessons de poterie. des éclats de silex sans caractère et de menus fragments de charbon.
Les fouilles dans la chambre Est sont peu fructueuses, celle-ci ayant été violée antérieurement, sans doute avant l’envahissement des sables. Ceci est confirmé par la présence d’un amas de coquillages assez considérable composé en majeure partie de berniques et d’ormeaux, mélangés à de nombreux fragments de poterie de charbon et de débris osseux .
Sous la terre végétale et le sable, on arrive à la couche archéologique : un dallage en grande partie détruit, quelques traces de foyer, des pierres rougies par le feu et quelques fragments de poterie dont un orné au pointillé, des silex sans retouche, plusieurs éclats de quartz paraissant taillés, un morceau de schiste vert en partie décomposé et un outil en pierre fort intéressant. Long de 10 cm et large de 4 cm il porte à chaque extrémité des traces de travail. Au tiers de sa longueur, deux cupules ont été creusées symétriquement sur deux de ses faces latérales. Au pied d’une dalle, reposant sur un lit d’argile cuite, d’infimes débris osseux très friables dont quelques-uns étaient colorés en vert.
Plus loin, sur le dallage ils recueillent de nombreux tessons de poterie, des charbons et quelques silex. Puis ils mettent au jour un squelette en tellement mauvais état de conservation qu’il n’en subsiste d’intact que quelques os des bras et quelques débris du crâne, dont un fragment de mâchoire et plusieurs dents.
« Les ossements ne sont malheureusement pas restés entiers et sont tombés peu après en poussière. Seules les dents ont pu servir d’indication sur le personnage inhumé. »

Le vase

Ensuite, c’est la découverte de deux objets placés l’un à la tête, l’autre à l’emplacement présumé des membres inférieurs : un vase apode entier en poterie noire très grossière, mesurant 11 cm de diamètre, 9 cm de hauteur et 8 à 9 mm d’épaisseur et une hache en pierre verte de Tréogat mesurant 80 mm de long sur 45 mm de large. La présence de ces objets vient donc corroborer la position probable du corps étendu dans la sépulture.

La hache

Ils vont également ramasser de nombreux tessons de poterie, qui leur permettront de reconstituer des parties de vases assez volumineuses, quelques silex dont certains portent des retouches, un broyon (instrument de broyage, par exemple pour les céréales) en quartz et un galet dont une face est fortement polie.
Plus loin encore, ils trouvent de rares débris de poteries, des coquillages, un tesson important avec une anse plate et un fragment de bronze.

1866 Après l’épidémie de choléra au Guilvinec

Retour des autorités au Guilvinec
par crainte de « collision » avec les marins douarnenistes

Le 10 mai 1866, prévenu par dépêche télégraphique, le Commissaire de l’Inscription maritime de Quimper, accompagné du gendarme de la marine, revient en tournée au Guilvinec pour « déminer » la situation en train de se créer après l’épidémie cholérique et le retour des douarnenistes.
Après avoir réuni tous les marins de la localité, il leur demande quels sont leurs griefs contre les marins de Douarnenez. Tous lui répondent qu’ils craignent que ceux-ci ne leur apportent encore le choléra et qu’ils ne veulent pas les laisser pêcher au Guilvinec. Très remontés contre les marins douarnenistes, ils regardent d’un mauvais œil ceux d’entre eux qui arrivent pendant que le Commissaire les interroge.
Son premier souci est de rassurer les guilvinistes en les informant de la disparition de la maladie à Douarnenez. Puis, il leur rappelle que c’est plutôt leur incurie, leur saleté qui avait causé l’invasion du fléau ; il en prend pour preuve les cadavres et les détritus de poissons toujours présents à la même place trois semaines après qu’il en ait ordonné l’enlèvement et prescrit le rejet à la mer. D’ailleurs, le matelot chargé de faire exécuter les ordres, et qui n’a rien fait, s’est vu infliger une punition.
Enfin, il lui a fallu faire comprendre à « ces pauvres diables encore terrifiés des ravages du fléau » qu’ils peuvent aller eux-mêmes faire la pêche à Douarnenez ou ailleurs et que, par conséquent, les marins de ce quartier ont le droit de venir pêcher sur leurs côtes.
Il obtiendra des guilvinistes la promesse qu’ils n’empêcheraient pas les marins douarnenistes de faire la pêche. Sa grande crainte est qu’ils passent leur journée dans les cabarets et qu’ils n’oublient ce qu’ils ont dit avec la probabilité qu’il y ait des rixes sérieuses.

Des mesures de police

Compte tenu de tous ces problèmes sur ce lieu important de la pêche, une nécessité s’impose :
envoyer, depuis le mois de février jusqu’à juin, un gendarme de la marine détaché de Brest qui serait chargé de la propreté de la côte et de la police, parmi cette population qui atteint parfois 4000 hommes pendant cette saison. Le bateau garde-pêche le Capelan serait également susceptible de faire quelques tournées dans les parages pendant ces 5 mois pour y maintenir l’ordre.

1866 L’épidémie de choléra au Guilvinec

Une visite des autorités de l’Etat

Le 21 avril, trois jours après le début de l’épidémie, le Commissaire de l’Inscription maritime de Quimper se rend au Guilvinec pour évaluer la situation sanitaire du petit port. Il est accompagné du Secrétaire général, remplissant les fonctions de Préfet par intérim et du médecin des épidémies.
Deux dépêches télégraphiques reçues à la Préfecture annoncent que le choléra s’est déclaré d’une manière foudroyante au Guilvinec parmi la population des pêcheurs et parmi les équipages des 200 ou 300 bateaux de Douarnenez, Audierne et Concarneau qui font la pêche au maquereau dans ces parages.
A leur arrivée, ils trouvent une situation très grave de terreur généralisée répandue dans la population ; ceux des pêcheurs qui ont des parents ou des amis en dehors de la localité déménagent en abandonnant leur maison.
Le 18, on commence à charger sur des charrettes bon nombre de marins de Douarnenez atteints du fléau pour les transporter dans leur quartier. Neuf d’entre eux sont morts dans le trajet ; le lendemain, 19 avril, le même fait a lieu et 6 meurent en route. Le 20, il ne reste plus un seul pêcheur étranger au Guilvinec dont la population a déjà perdu 13 personnes en deux jours.
12 à 15 cholériques ont été visités par le médecin et sont bien malades. Une vingtaine d’autres personnes sont également allées le consulter, n’ayant encore que les premiers symptômes du mal ; mais il craint que le choléra ne se déclare complètement pendant la nuit. Les personnes atteintes sont enlevées en 6 heures généralement et deux femmes sont mortes pendant le séjour des représentants de l’Etat au Guilvinec.

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Matricule de Joseph Le Cléac’h, mort du choléra le 19 avril 1866 à 37 ans, laissant une veuve avec trois enfants de 8, 4 et 2 ans (Doc SHD Brest)

Des mesures pour enrayer l’épidémie

Quelques mesures d’hygiène sont donc nécessaires : le Commissaire de l’Inscription maritime va charger un marin venant du service de faire la police dans le port pour empêcher que soient jetés sur la grève les cadavres de gros poissons qu’on pouvait voir là, en putréfaction.
Il engage les marins à donner la main au maire pour recouvrir de sable les nombreux tas de goémon formant fumier devant presque toutes les maisons.
Enfin, il leur conseille de boire un peu moins, car il constate une chose pénible : tous les hommes sans exception sont ivres d’eau-de-vie, près du lit de leurs femmes ou de leurs enfants, décédés ou moribonds. Les marins se plaignent beaucoup de la qualité de l’eau-de-vie que leur donnent comme prime les marchands de poissons, mais malheureusement cela ne les empêche pas de la boire quand même. Le représentant du préfet a pris note de leurs réclamations et verra ce qu’il y aura à faire pour empêcher la vente de cette boisson.
La préfecture du Finistère ayant demandé un chirurgien de marine au Préfet maritime de Brest, il a fallu lui trouver un local, ce qui a été fait difficilement avec une maison tout juste conforme à son activité. Avec l’arrivée de ce chirurgien et de deux sœurs, en plus de la dispersion de la population, le Commissaire de l’Inscription maritime espère pouvoir circonscrire le fléau en donnant des soins très prompts à tous ceux qui pourraient être atteints et de peut-être les sauver.

Une allée couverte mise au jour à Men-Meur en 1926

Cette découverte qui a mis au jour une construction extrêmement intéressante et dont l’existence est demeurée longtemps insoupçonnée, va donner aux archéologues des éléments nous permettant de connaître une (petite et modeste) partie de la vie des anciens habitants qui ont peuplé ce coin maritime du Pays bigouden, il y a quelques milliers d’années.
«  Le journal Excelsior, dans son numéro du 12 août 1926, nous apprend la découverte d’un monument mégalithique au Guilvinec, dans le canton de Pont-l’Abbé (Finistère). Ce monument est une allée couverte de 12 mètres de long. »
Ce sont Marthe et Saint-Just Péquart qui ont déblayé ce monument, inclus dans la dune, et qui ne révélait sa présence que par quatre crêtes rocheuses, avec tout le soin nécessaire aux travaux de ce genre, ce qui leur a permis de donner de cette allée couverte un plan détaillé et une reconstitution.
Au cours de l’été 1926, Marthe et Saint-Just Péquart sont mis en relation, grâce à leur ami Georges Monot, correspondant de la Commission des Monuments historiques à Pont-l’Abbé, avec Emile Le Corre, mareyeur à Guilvinec qui leur indique une portion de terrain sableux enclavée dans les maisons de pêcheurs environnantes.

Terrain avant Men-Meur

Quatre crêtes rocheuses émergent de la dune de quelques centimètres. L’agencement de ces pierres leur paraît si évident qu’ils ont l’impression d’être en présence de vestiges suffisamment intéressants pour justifier une prospection.
Le 14 Juillet 1926, munis de tout le matériel indispensable, ils sont à l’œuvre avec Georges Monot. Le terrain à explorer se trouve près du lieu dit Men-Meur, à l’extrémité Ouest de Guilvinec, à 500 mètres environ du port et à 100 mètres à peine de la laisse de mer.

Allée couverte Pors Poulhan 01

Allée couverte de Pors Poulhan (Plouhinec)

Ils vont se trouver en présence d’un monument composé de trois parties indépendantes dont il ne reste que les piliers : une grande allée centrale, composée de deux parois, longues de 10,50 m environ, bornée à chaque extrémité par une dalle transversale, et à laquelle paraissent s’accoler, de part et d’autre, d’Est et en Ouest, des rudiments de chambres adventices.
Ils vont aussi déterrer un menhir de 2,50 m de long, couché directement sur le sol naturel. Son extrémité Nord était taillée en lech sur une longueur de 1 mètre environ, tandis que le reste de la pierre, jusqu’à la base, était resté absolument brut.
Interpellés par ces particularités, les archéologues formulent les hypothèses suivantes :
« Le monolithe était le menhir indicateur de la sépulture. Au moment de la construction du monument il se trouvait érigé, comme tout l’ensemble mégalithique, sur le sol primitif. Au cours des siècles qui ont suivi, les sables ont recouvert le monument jusqu’au niveau des dalles de couverture. Le menhir, à ce moment se trouvait donc enfoui jusqu’à 1,50 m de son extrémité inférieure n’émergeait par conséquent que de 1 mètre au dessus des sables.
Il est donc plus que probable que les populations vivant à cette époque, et trouvant le monolithe surgissant de la dune, l’ont adapté à leurs coutumes en le taillant en lech. Plus tard, la guerre acharnée que les différents conciles et Charlemagne lui-même dans son édit d’Aix-la-Chapelle (789) livrèrent aux païens adorateurs des pierres, entraînèrent la destruction du lech.
La position du monolithe, reposant sur le sol primitif à 1,50 m au-dessous du niveau de la dune, indique nettement ce qui s’est passé. Voulant enfouir ce lech, les gens chargés de ce travail eurent la désagréable surprise de constater qu’ils n’avaient pas affaire, comme pour la plupart des lechs, à une pierre enfoncée de quelques dizaines de centimètres dans le sol. Ils durent descendre jusqu’au niveau primitif et enlever le calage du menhir. Puis ils l’ont basculé dans la fosse ainsi creusée. »
Le menhir sera redressé et remis en place à son emplacement primitif. Il se trouve actuellement au Musée de la préhistoire finistérienne à Pors Carn (Penmarc’h).

Monument restauré Men-Meur
Pierre-Jean Berrou suppose que ce menhir indicateur du monument a été vénéré à l’époque gauloise et seule la partie qui émergeait a été retouchée en pierre sacrée. L’enfouissement de cette pierre païenne s’explique par la vénération dont elle a continué à être l’objet à l’époque chrétienne.

Allée couverte Pors Poulhan 02

Allée couverte de Pors Poulhan

En conclusion, les archéologues nous livrent leur point de vue sur leur découverte et son avenir :
« Quoiqu’il en soit, on peut se rendre compte, par les dimensions que nous en donnons, l’importance de l’allée couverte de Men-Meur. Construite avec des matériaux de choix, dalles énormes et superbes, érigées avec une science et un soin remarquables elle apparaît comme un témoignage de la vénération dont jouissaient, de leur vivant, les personnages inhumés dans cette sépulture.
Ceci termine nos observations sur le magnifique monument de Men-Meur en Guilvinec. Il ne nous reste qu’à souhaiter de le voir longtemps sous la sauvegarde de ses heureux propriétaires qui nous ont assuré que toutes les mesures seront prises par eux en vue de sa conservation. »
Malgré ce vœu pieux, cet ensemble mégalithique de Men-Meur n’est plus visible actuellement. Cette allée couverte datant de 3000 ans avant JC, « une des plus belles du Finistère », selon Serge Duigou, a été particulièrement maltraitée :
« Amputée de ses dalles de couverture, elle a fini démontée dans le jardin du musée de Penmarc’h , où elle fut déposée par un entrepreneur peu soucieux de respecter les règles de protection des monuments.
Pourtant, plusieurs de ces énormes dalles « revivent » aujourd’hui à Pors Poulhan (Plouhinec) où elles ont servi à restaurer la magnifique allée couverte récemment mise en valeur par Michel Le Goffic. On reconnaît les dalles de Men-Meur au grain différent du granit du Cap Sizun. »

Sources :
gallica.bnf.fr / Bibliothèque de l’INHA / coll. J. Doucet, 2010-76550
gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-G-1331 L’anthropologie Paris 1928
Société Archéologique du Finistère – SAF 1927 tome 54 – Pages 48 à 72 http://le-finistere.org L’ALLEE COUVERTE DE MEN-MEUR (GUILVINEC)

Histoire du Pays bigouden Serge Duigou, Jean-Michel Le Boulanger (Ed Palantines 2002)

1776 : 38 inscrits maritimes à Treffiagat et Plomeur

Le plus ancien document concernant le quartier maritime de Quimper, conservé au SHD Brest (3 P 3 7, matricule ouverte en 1776), recense 38 inscrits maritimes à Treffiagat et Plomeur sur un total de 305 marins pour l’ensemble Quimper-Pays bigouden ; 262 marins sont également inscrits à Douarnenez, Plouaré et Poullan, plus de 350 pour le Cap-Zizun et l’Isle de Saints.
A cette époque, le port le plus important du quartier est Quimper (ville) avec 121 marins, plus ceux de Locmaria (43). Combrit et ses trèves (Isle Tudy, Lambour) comptent 40 marins, Tréoultré et Penmarc’h 36, Ploubalanec 18, Plonivel et Loctudy 9.
Ils sont seconds maîtres ou matelots, certains ont fait l’école du canon ; le montant de leur solde est précisé (12, 24, 27 livres). Les embarquements et le nombre de campagnes auxquelles ils ont participé y sont également indiqués, avec le nom des vaisseaux du Roi.
Ceux qui font la pêche sont répertoriés comme mousses, novices ou « à la pêche depuis leur enfance ». Par contre, aucun nom de bateau de l’époque n’est indiqué dans le document ; il est donc difficile de connaître précisément l’importance de la flottille et les types de pêche pratiqués.

IMG_3035 01Le  registre matricule du quartier maritime de Quimper de 1776 (Doc SHD Brest)

Les inscrits maritimes de Treffiagat et Plomeur

De Guilvinec en Plomeur
Vincent Compeze, Sébastien Le Brun, Allain Plantec, Riaga Gueziou, Gabriel Le Brun, Jean Le Roux, Sébastien Tanniou, Guy Criquet, Charles Phily, Jacques Le Roux, Jean Daoulas, Vincent Compeze (fils)

De Plomeur
Ambroise Le Brun, Jacques Tanneau, Nicolas Nédellec, Jacques Nédellec, Jacques Le Cleac’h, Paul Tanneau, François Criquet, Joseph Criquet

natif de Plonéour
Joseph Le Gal

De Léchiagat en Treffiagat
Louis Le Lay, Pierre Tirelly, Ambroise Quernevez, Guillaume Tirelly, Corentin Pochat, Allain Tanniou, Michel Tirelly, Ambroise Quernevez (fils)

De Treffiagat
Jacques Le Roux, Nicolas Pochat, Riaga Le Roux, Guillaume Tirelly, Allain Pochat, Jacques Scouarnec

De Lesconil
Jean Le Joncourt

Non localisés
Guillaume Le Balc’h
Pierre Pochat