1866 Après l’épidémie de choléra au Guilvinec

Retour des autorités au Guilvinec
par crainte de « collision » avec les marins douarnenistes

Le 10 mai 1866, prévenu par dépêche télégraphique, le Commissaire de l’Inscription maritime de Quimper, accompagné du gendarme de la marine, revient en tournée au Guilvinec pour « déminer » la situation en train de se créer après l’épidémie cholérique et le retour des douarnenistes.
Après avoir réuni tous les marins de la localité, il leur demande quels sont leurs griefs contre les marins de Douarnenez. Tous lui répondent qu’ils craignent que ceux-ci ne leur apportent encore le choléra et qu’ils ne veulent pas les laisser pêcher au Guilvinec. Très remontés contre les marins douarnenistes, ils regardent d’un mauvais œil ceux d’entre eux qui arrivent pendant que le Commissaire les interroge.
Son premier souci est de rassurer les guilvinistes en les informant de la disparition de la maladie à Douarnenez. Puis, il leur rappelle que c’est plutôt leur incurie, leur saleté qui avait causé l’invasion du fléau ; il en prend pour preuve les cadavres et les détritus de poissons toujours présents à la même place trois semaines après qu’il en ait ordonné l’enlèvement et prescrit le rejet à la mer. D’ailleurs, le matelot chargé de faire exécuter les ordres, et qui n’a rien fait, s’est vu infliger une punition.
Enfin, il lui a fallu faire comprendre à « ces pauvres diables encore terrifiés des ravages du fléau » qu’ils peuvent aller eux-mêmes faire la pêche à Douarnenez ou ailleurs et que, par conséquent, les marins de ce quartier ont le droit de venir pêcher sur leurs côtes.
Il obtiendra des guilvinistes la promesse qu’ils n’empêcheraient pas les marins douarnenistes de faire la pêche. Sa grande crainte est qu’ils passent leur journée dans les cabarets et qu’ils n’oublient ce qu’ils ont dit avec la probabilité qu’il y ait des rixes sérieuses.

Des mesures de police

Compte tenu de tous ces problèmes sur ce lieu important de la pêche, une nécessité s’impose :
envoyer, depuis le mois de février jusqu’à juin, un gendarme de la marine détaché de Brest qui serait chargé de la propreté de la côte et de la police, parmi cette population qui atteint parfois 4000 hommes pendant cette saison. Le bateau garde-pêche le Capelan serait également susceptible de faire quelques tournées dans les parages pendant ces 5 mois pour y maintenir l’ordre.