Les premiers habitants du Guilvinec révélés par la fouille de l’allée couverte de Men-Meur en 1926

Cette découverte qui a mis au jour une construction extrêmement intéressante et dont l’existence est demeurée longtemps insoupçonnée, va donner aux archéologues des éléments nous permettant de connaître une (petite et modeste) partie de la vie des anciens habitants qui ont peuplé ce coin maritime du Pays bigouden, il y a quelques milliers d’années.
Dans la chambre Ouest, ils ne recueillent que quelques rares tessons de poterie. des éclats de silex sans caractère et de menus fragments de charbon.
Les fouilles dans la chambre Est sont peu fructueuses, celle-ci ayant été violée antérieurement, sans doute avant l’envahissement des sables. Ceci est confirmé par la présence d’un amas de coquillages assez considérable composé en majeure partie de berniques et d’ormeaux, mélangés à de nombreux fragments de poterie de charbon et de débris osseux .
Sous la terre végétale et le sable, on arrive à la couche archéologique : un dallage en grande partie détruit, quelques traces de foyer, des pierres rougies par le feu et quelques fragments de poterie dont un orné au pointillé, des silex sans retouche, plusieurs éclats de quartz paraissant taillés, un morceau de schiste vert en partie décomposé et un outil en pierre fort intéressant. Long de 10 cm et large de 4 cm il porte à chaque extrémité des traces de travail. Au tiers de sa longueur, deux cupules ont été creusées symétriquement sur deux de ses faces latérales. Au pied d’une dalle, reposant sur un lit d’argile cuite, d’infimes débris osseux très friables dont quelques-uns étaient colorés en vert.
Plus loin, sur le dallage ils recueillent de nombreux tessons de poterie, des charbons et quelques silex. Puis ils mettent au jour un squelette en tellement mauvais état de conservation qu’il n’en subsiste d’intact que quelques os des bras et quelques débris du crâne, dont un fragment de mâchoire et plusieurs dents.
« Les ossements ne sont malheureusement pas restés entiers et sont tombés peu après en poussière. Seules les dents ont pu servir d’indication sur le personnage inhumé. »

Le vase

Ensuite, c’est la découverte de deux objets placés l’un à la tête, l’autre à l’emplacement présumé des membres inférieurs : un vase apode entier en poterie noire très grossière, mesurant 11 cm de diamètre, 9 cm de hauteur et 8 à 9 mm d’épaisseur et une hache en pierre verte de Tréogat mesurant 80 mm de long sur 45 mm de large. La présence de ces objets vient donc corroborer la position probable du corps étendu dans la sépulture.

La hache

Ils vont également ramasser de nombreux tessons de poterie, qui leur permettront de reconstituer des parties de vases assez volumineuses, quelques silex dont certains portent des retouches, un broyon (instrument de broyage, par exemple pour les céréales) en quartz et un galet dont une face est fortement polie.
Plus loin encore, ils trouvent de rares débris de poteries, des coquillages, un tesson important avec une anse plate et un fragment de bronze.