Cette photo, je n’ai eu aucun mal à la prendre ! Et comment ! L’oiseau ne bougeait pas ! Et j’avais mon matos, prêt à mitrailler ! Pas comme ce dimanche de printemps où un facétieux guillemot avait décidé de nous narguer au bout de la digue Lapérouse. Aucun de nous n’avait ni appareil photo, ni téléphone qui aurait pu faire l’affaire …
L’oiseau, sans doute échappé de la réserve du Cap Sizun, ou d’autres falaises locales proches de la rade de Brest, avait trouvé refuge et — probablement — nourriture ici, le gîte et le couvert, quoi ! Comme disait Pierrot la Tendresse, une jolie colonie de vacances !
Pendant une dizaine de minutes, le guillemot en question, puisque c’est son nom, de Troïl même, d’après les spécialistes, nous a régalé d’un véritable spectacle, un numéro de comédien bien huilé, sortant à la verticale de l’eau pour se pomponner à coups de becs dans les ailes qu’il agitait en cadence pour éliminer tout ce qui pouvait être parasites et autres salissures, le tout à moins de dix mètres des animaux à deux pattes, perchés sur le béton, ébahis par la prestation. Un véritable ballet aquatique spontané, à côté duquel certains spectacles payants avec des oiseaux dressés pourraient « aller se rhabiller » !
Cet épisode restera dans la légende et les souvenirs, avec les regrets que vous savez maintenant, de ne pas avoir pu immortaliser la scène. Je m’arrête là, car comme le titre le dit, j’aurais pu trouver mille mots pour la raconter, mais je les réserve à mes amis.