
Froid fini, voici
Camellia Ptit-Zef pour nous
Régaler les yeux
Plomeur, commune aux 100 fontaines
Dans son mémoire1 consacré aux fontaines du Sud-Ouest du Pays bigouden, Mireille Andro effectue « un véritable retour aux sources » en dressant un inventaire exhaustif de ces lieux où, « de tradition millénaire », on allait puiser l’eau, élément indispensable à la vie. La commune actuelle de Plomeur compte donc, en 1994, 100 fontaines recensées : 67 existantes, 5 comblées, 24 détruites et 4 sous forme de toponymes. A Treffiagat, elle en compte 22 : 13 existantes, 1 comblée, 6 détruites et 2 toponymes.

Quant à Guilvinec (section de Plomeur qui constituera en 1880 la commune de Guilvinec), on y trouve 12 : 4 existantes, 1 comblée, 7 détruites. Il est intéressant de mettre ces chiffres en parallèle avec les 115 villages de Plomeur, dont 12 à Guilvinec, ce qui permet de conclure que chaque village a sa fontaine ou que chaque point d’eau de la commune a vu la population s’y fixer et créer un hameau.
Les fontaines de Guilvinec



Une autre fontaine située sur le territoire de Plomeur est très voisine de Guilvinec : celle de Lagat-Yar.
Une légende liée à la présence d’une résurgence
Comme pour la ville d’Ys, mais à plus petite échelle, une anecdote lie à la montée des eaux une cérémonie druidique ancienne qui aurait perduré jusqu’au XVIIIe siècle. Un lieu de culte très ancien serait donc situé dans la baie de Men-Meur où serait englouti un site mégalithique, sans doute, près d’une source ou d’une fontaine. Albert Clouard rapporte cette légende :
« Par les temps clairs, entre Guilvinec et Penmarc’h, on voit à travers les vagues de larges tables de pierre qui n’étaient autre, prétend-on, que les autels de la cité détruite. Il y a un demi-siècle, les prêtres, accompagnés de toutes les barques du rivage, allaient chaque année en bateau dire la messe au-dessus de ces ruines. »
Sébillot, rajoute, citant Cambry : « Avant 1789, le clergé allait en procession au dolmen de Sainte-Madeleine (Charente-Inférieure), et, vers la même époque, on disait la messe en bateau, au-dessus de pierres druidiques, que l’on apercevait, à quinze pieds sous l’eau, entre Le Guilvinec et Penmarc’h. »
Si l’on observe bien la carte marine du SHOM, on peut distinguer une confluence d’anciens ruisseaux sous la mer. Elle coïnciderait avec la résurgence d’une ancienne source que cite Mireille Andro dans son mémoire. Elle pourrait se situer au sud de Toul ar Ster, vers Groaik6 ar Ster près du point : 47 47 33 N, 04 19 05 W.
1 Andro Mireille Les fontaines dans le sud-ouest du pays bigouden (Le-Guilvinec, Penmarc’h, Treffiagat-Lechiagat, Saint-Jean-Trolimon, Plomeur, Treguennec) 1994.CRBC Cote: M-05979-00
2 Eteule, partie du chaume, passée sous la lame de la faux ou de la moissonneuse, qui reste fixée à la terre après la moisson. Wiktionnaire
6 Gwrac’h : vieille femme ou, dans les légendes, sorcière ou sirène.
Cultur ‘envie, ur gevredigezh gouestlet d’ar sevenadur ‘neus kinniget un abadenn « sevel haiku » e galleg hag e brezhoneg e Plabenneg hiriv, heñchet gant Eliane Talabardon.
Bez eo an haiku ar barzhoneg bihanañ a zo er bed, met daoust dezhañ da vezañ berr n’eo ket dister evit-se.
An diskar-amzer eo, setu goude ur ur bourmenadenn eo bet lakaet war wel penaos skrivañ haiku gant gerioù lufret. Ur pennad barzhoniezh liammet gant an natur.
Setu amañ ar pezh ‘meus ijinet gant ur skeudenn bewech:

Hag unan all:

Hag unan ouzhpenn :

Gilles Simon vient de commettre un ouvrage très complet, bien illustré par des photos d’archives, sur les cinquante ans de « carrière » du groupe « Sonerien DU » (Éditions AGLD – Roland Chatain). L’auteur y retrace avec précision les différentes étapes de la vie du groupe de « sonneurs du Pays bigouden », les DU en raccourci. Sa lecture permet aisément de comprendre les différentes évolutions qui ont eu lieu au fil des années, avec le passage au professionnalisme, le départ ou l’arrivée de certains musiciens.
Éditions AGLD
Roland Chatain, Route de Kerigou, Kermatheano, 29120 Plomeur 06 33 25 11 21
Cependant, il y aurait probablement « moyen » d’en rédiger un deuxième volume, en interrogeant les « fans », les amateurs de festoù-noz, les organisateurs, les journalistes, etc … avec un corpus de témoignages « venant d’en bas » et qui contribueraient, j’en suis certain, à encore mieux connaître l’essence du phénomène DU, sans rentrer dans la sociologie pure et DUre, mais pourquoi pas, après tout ? Je vous livre ici un certain nombre de souvenirs qui restent gravés dans ma mémoire.
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Sommaire du N° 48 – Juillet 2022
4 Edito
5 Nature Trunvel à la belle saison
6 À Loctudy, sur la plage d’Ézer, un dolmen à éclipses
11 Plozévet La microtoponymie du cadastre de 1828
15 Les Tallien de Cabarrus en Pays bigouden
21 Monseigneur Le Breton Le pilhaouer du Bon Dieu
26 Guilvinec, la caverne à Mandrin Des vols en série de 1903 à 1907
32 La drôle de coiffe de Marie-Louise Keravec
36 Bigouden / Contemporain Mathias Ouvrard Un fascinant artiste plasticien
39 Auguste Goy, peintre de talent méconnu 1812-1875
43 Restaurant Haut-Linage à Penmarc’h
47 Portrait
48 Lectures
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Ba’ ma c’harter, anv ar faktour (paotr al lizhiri) oa Larzul. Ya, Larzul, evel fourmaj Ploneour, kenstriver hini Pouldreuzig, gwall anavezet gant ar vartoloded.
Ur paotr mat e-touez ar baotred vat e oa eñ. Hag hiriv c’hoazh. Un den chik, me lâr deoc’h !
Met kalite kentañ paotr al lizhiri oa ar fent e rae gant ar re all, an divegadoù goapaer-dic’hoarzh hag a laoske divouezh ar re a grede serriñ e veg dezhañ.
E-touez ar re-mañ e oa teir vaouezh enorus, deuet d’un oad doujadus ha blije kalz dezhe gervel ar farser-se.
Teodoù fall, goaparezed, konchennerezed-tout ar re-mañ! Met diwall da begadoù lemm paotr an arzh al lizhiri !
Setu an den o erruout evel boas war e varc’h-houarn er straed, war-zu unnek eur d’ar vintin, d’ar 28 a viz Kerzu. Evel ma n’eo ket re fall an amzer, emaint dija an teir flaperezed aze war ar riblenn o c’hortoz anezhañ. Hag araok n’ije eñ kroget da lakaat al lizhiri b’ar vouestoù, ur bern goulennoù a zeue maez d’o genoù gante.
— Penaos ‘mañ kont ganeoc’h, Aotrou Laer Zul ?
— Ac’hanta, Aotrou farser, keloù mat ‘zo ganeoc’h ?
— Ha neuze, Aotrou fakturer, leun a zraoù ez eus c’hoazh da baeañ ?
— Un istorig ho p’eus da gontañ deomp ?
— Klevet p’eus keloù nevez ba’ kreizker ?
Laosk a ra ar farser ar flaperezed o c’hanañ o kantikoù hag eñ en ur gemerañ ur min benniget, gant ar mennozh da c’hoari dezhe un taol fin diouzh e c’hiz.
— Gwelet vez ’z eus kalz startijenn ganeoc’h ar mintin-mañ ! Mod pe vod gobari yac’h-pesk oc’h, ar pezh n’eo ket gwir gant tout an dud !
— O ma ! Unan bennak a anavezomp ?
— Gwelet ‘vo ma’ moc’h ken fin hag ‘vez soñjet ganeoc’h. Klevet ’m eus ur c’heloù fall o tont deus tu Men-Meur.
— Ha piv eo ?
— N’ho peus ket gouezet ? Fall eo an traoù gant Tan’ Fine. Koulz emañ hi o vont da vervel !
— Piv eo Fine ?
— Fine piv ?
— Gant piv emañ e gwaz b’ar mor ?
— Fine deus Penn-an-Hent ? Emañ aet pell ganti ?
— Ma ! Ur sapre vandennad hini sot emaoc’h ! Soñjit ‘ta ! Soñjit un tammig araok lavar forzh petra, kwa ! A-benn tri devezh, e vo fin ar bloaz ha rag-se Tan’ Fine zo o vont da witaat ac’hanomp !
Ha tri sapre inosantez emaoc’h, c’hwi ! N’eus ket unan evit saveteaat ar re all !
Dreist-holl pa vez hiriv an 28 a viz Kerzu, devezh gouel an Inosanted ! C’hwi oar mat !
— Iche, paour-kaezh maouezed !
— O ma ! Ma doue benniget !
— Ma ! Chechuch ! Chechuch Mari Josef !
— Che yeyeye ! N’eo ket gwir !
— Tapet omp bet spontus ganeoc’h !
— Ha brav ha kaer neuze ! Hañ !
— Bloavezh mat deoc’h ! Inosantezed kaer !
Klaod P

Au sommaire :
Édito
Nature : Le phasme, la discrétion au féminin
Quand les Bigoudens chassaient et pêchaient les oiseaux de mer
Un Loctudiste au cœur de la Commune de Paris
Mes jeunes années à Loctudy
La chapelle de Saint-Évy et ses Amis
Colorons nos villes, réveillons nos guises
Le fabuleux trésor de Plozévet
La singulière Marie de Cabarrus, née Penfentenyo
Musée Bigouden,Les collections s’enrichissent
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Dans mon quartier, le facteur s’appelait Larzul. Oui, Larzul, comme le pâté de Plonéour, le concurrent du pâté de Pouldreuzic bien connu des matafs. C’était un brave homme parmi les braves hommes. Et encore aujourd’hui. Mais la principale qualité de l’homme de lettres (paotr al lizhiri) était son humour, ses réparties pince-sans-rire qui laissaient sans voix ceux ou celles qui croyaient pouvoir lui clore le bec.
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