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Le toponyme Guilvinec

La toponymie ou étude des noms de lieux

L’étude des noms de lieux, de leur origine, de leurs rapports avec les langues parlées ou disparues nous livre de précieuses informations quant à l’évolution des relations entre les sociétés et leur environnement. La toponymie est l’empreinte d’un peuple sur son territoire, son identité ; elle décrit un milieu plus ou moins façonné par l’homme, c’est un véritable trésor linguistique.

« Or si un toponyme doit permettre d’identifier très précisément un détail géographique localisé, il n’a pas été attribué par l’homme de façon arbitraire, mais dans un souci de description du paysage et d’évocation des activités que les habitants y exerçaient1. »

La toponymie n’étant pas une science exacte il faut se garder, qui que l’on soit, de prétendre tout expliquer. Néanmoins je me suis attaché à donner les éléments d’explications qui me semblaient les plus probables en l’état actuel des connaissances et d’un certain « bon sens » quant à l’observation objective du paysage.

Carte de 1866, AD 29

Guilvinec, plusieurs versions

Ar Gelveneg est le nom breton du village originel qui est devenu commune le 6 avril 1880 sous le nom de Guilvinec. Le nom « Le Guilvinec », même s’il est passé dans l’usage, n’a jamais été et n’est pas son nom officiel.

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Histoire d’une épidémie en 1885 au Guilvinec

A lire : un article datant de 1892 particulièrement éclairant sur une terrible épidémie au travers du rapport de Henri Monod, tout juste nommé Préfet du Finistère en 1885.

Le département du Finistère ne se distingue pas seulement par sa position géographique toute spéciale, il offre à l’économiste un spectacle curieux. C’est un des trois départements de France où la mortalité est la plus élevée et un des trois où l’excédent des naissances sur les décès est le plus fort. Nulle part la misère n’est plus grande et nulle part elle n’est supportée avec plus d’insouciance, on pourrait dire d’inconscience. L’instruction, l’assistance publique, l’hygiène sont rudimentaires. Par contre avons-nous besoin d’insister? la consommation de l’alcool y est effrayante.

On comprend qu’un pareil terrain soit propice aux épidémies. Toutes les épidémies de choléra qui se sont abattues sur la France ont frappé le Finistère et, en certaines communes, terriblement. Le Guilvinec est de celles-là.

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Une famille de 147 enfants …

En 1908, on peut lire dans le journal Le Finistère un article consacré à une situation exceptionnelle : celle d’une famille particulièrement nombreuse vivant dans le port de pêche du Guilvinec !

« Au Guilvinec vit une vénérable veuve, Mme Le Cléac’h, âgée de 87 ans, dont le nombre des enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants et enfants des arrière-petits-enfants s’élève au nombre de 147.

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La Marie Catherine

La Marie Catherine est une chaloupe armée au quartier maritime de Quimper, syndicat de Pont-l’Abbé, allant au Pilotage extérieur. Jaugeant 5,08 Tx, elle a été construite en l’an 1846 à Quimper et appartient à Jean Etienne Le Cléach de Plomeur (Guilvinec), 40 ans, patron ayant le brevet de Pilote lamaneur.

Le rôle d’équipage de 1855 nous indique que 9 marins (8 présents au débarquement) ont été embarqués à bord de la Marie Catherine :

Jean Louis Coïc, 35 ans, de Treffiagat, matelot

Hervé Le Cléach, 32 ans, de Plomeur, frère du patron, matelot

Louis Durand, 32 ans, de Plomeur, matelot

Jacques Le Cléach, 36 ans, de Plomeur, frère du patron, matelot

Jean Stéphan, 45 ans, de Plomeur, matelot

Tudy Stéphan, 17 ans, de Plomeur, fils du précédent, novice

Jean Vincent Le Cléach, 11 ans, de Plomeur, mousse (taille : 1,20 m!)

Sébastien Le Brun, 18 ans, de Plomeur, matelot

Louis Le Quéméner, 24 ans, de Plomeur, matelot

Du 14 septembre au 23 novembre 1855, la Marie Catherine a fait la pêche à la sardine à Douarnenez.

En 1859, la Marie Catherine sera remplacée par la Marie Annette, toujours sous le commandement de Jean Etienne Le Cléach.

Source : SHD Brest 3P7 14 1856

La Marie Jeanne Mauricette

Registre d’armement de la chaloupe La Marie Jeanne Mauricette (Doc SHD Brest 3P7 1 1845)

La Marie Jeanne Mauricette est une chaloupe de pêche de 3 Tx, non pontée, construite en 1834 à Concarneau, appartenant à Jean Etienne Le Cléach de Guilvinec, commune de Plomeur, et immatriculée au quartier maritime de Quimper, syndicat de Pont-l’Abbé. Son équipage, à l’armement de 1845, est composé de 5 hommes :

Le Cléach Jean Etienne, 30 ans, patron

Berrou Jean Joseph, 43 ans, matelot,

Le Cléach Jacques, novice,

Le Cléach Joseph, mousse,

Berrou Jean, mousse,

A la fin du mois d’août, une partie de l’équipage est débarquée et trois nouveaux matelots embarquent :

Cléach Joseph, matelot,

Le Gall Louis, novice,

Tanneau Jacques, mousse.

Le document indique également que le bateau sera définitivement désarmé en janvier 1846 avant d’être détruit. C’est la confirmation que la durée de vie des chaloupes, à cette époque, dépasse rarement les 10 ans.

1912, un Titanic bigouden au Guilvinec

Petit rappel : au début du mois de juin 1911, tous les journaux d’Europe et d’Amérique font leurs gros titres sur le plus grand bateau du monde. Le Titanic, dernier-né de la flottille de paquebots de la White Star Line vient d’être lancé à Belfast, le 31 mai.

A la fin mars 1912, sous le commandement de son premier « pacha », le Capitaine Haddock (James Herbert), on procède aux essais techniques du navire. Celui que les ingénieurs ont baptisé l’« insubmersible » est déclaré « bon pour le service ».

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1865 Vente aux enchères au village de Guilvinec

Un investissement va se concrétiser après une période d’essai concluante pour celui qui, le premier, a imaginé, anticipé et accompagné le développement de la pêche au Guilvinec ; un embryon d’industrie polyvalente qu’il a mis en place va se révéler porteur d’avenir et permettre l’expansion d’une industrie essentiellement basée sur la pêche du maquereau ainsi que, dans une moindre mesure, de la sardine et d’autres espèces, poissons et crustacés.

« Me Le Déliou, notaire à Pont-L’Abbé, va procéder, ce jour, 31 mars 1865, à la vente aux enchères par extinction de feux sur la mise à prix de 1 500 francs, le fonds d’une tenue sise au village de Guilvinec, en la commune de Plomeur.
Ce terrain était loué à M. Pichot depuis le 28 février 1861 et jusqu’au 29 septembre 1869. On peut penser que, les affaires prospérant et étant appelées à se développer encore plus depuis l’arrivée du train à Quimper, le presseur-mareyeur-armateur voulait pérenniser son implantation au port du Guilvinec sur ce terrain idéalement placé et pouvoir y construire en dur des bâtiments adéquats à son industrie, sans dépendre d’un bail.

IMG_4638 vivier pichot 1870 st1p

Ce terrain correspond au bâtiment construit plus tard, figurant sur ce plan de 1870 (AD 29)

Lors de la 1ère enchère (une bougie), les enchères montent à 2 200 francs. Plusieurs autres bougies seront allumées et la mise à prix est portée à 4 200 francs par M. Bohan Hervé, pharmacien à Pont-L’Abbé, adjudicataire pour Mr Louis Thomas Pichot, négociant et propriétaire, demeurant à Concarneau.
Pendant que deux nouvelles bougies se sont éteintes, personne n’a surenchéri et Mr Pichot emporte la mise. »

Doc AD 29