Littoral de Guilvinec et du port
Autrefois, chaque crique (porzh), chaque rocher (maen ou karreg) possédait son appellation propre. La plupart ont aujourd’hui disparu sous les aménagements portuaires récents ou ne sont plus usités.

Autrefois, chaque crique (porzh), chaque rocher (maen ou karreg) possédait son appellation propre. La plupart ont aujourd’hui disparu sous les aménagements portuaires récents ou ne sont plus usités.
Les toponymes bretons sont le plus souvent composés de deux éléments : un premier élément descriptif sert à désigner un objet, le second élément détermine l’objet en question.
Ils sont classés ci-dessous, dans leur transcription originale (AD 29 3 P 75/3 Cadastre de Guilvinec de 1880), à partir du premier nom et sont suivis de leur orthographe bretonne normalisée du XXIe siècle, suivie de leur traduction française, dont quelques-unes peuvent être approximatives (?), car certains noms ne figurent dans aucun dictionnaire.
Continuer la lectureL’étude des noms de lieux, de leur origine, de leurs rapports avec les langues parlées ou disparues nous livre de précieuses informations quant à l’évolution des relations entre les sociétés et leur environnement. La toponymie est l’empreinte d’un peuple sur son territoire, son identité ; elle décrit un milieu plus ou moins façonné par l’homme, c’est un véritable trésor linguistique.
« Or si un toponyme doit permettre d’identifier très précisément un détail géographique localisé, il n’a pas été attribué par l’homme de façon arbitraire, mais dans un souci de description du paysage et d’évocation des activités que les habitants y exerçaient1. »
La toponymie n’étant pas une science exacte il faut se garder, qui que l’on soit, de prétendre tout expliquer. Néanmoins je me suis attaché à donner les éléments d’explications qui me semblaient les plus probables en l’état actuel des connaissances et d’un certain « bon sens » quant à l’observation objective du paysage.
Ar Gelveneg est le nom breton du village originel qui est devenu commune le 6 avril 1880 sous le nom de Guilvinec. Le nom « Le Guilvinec », même s’il est passé dans l’usage, n’a jamais été et n’est pas son nom officiel.
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A lire : un article datant de 1892 particulièrement éclairant sur une terrible épidémie au travers du rapport de Henri Monod, tout juste nommé Préfet du Finistère en 1885.
Le département du Finistère ne se distingue pas seulement par sa position géographique toute spéciale, il offre à l’économiste un spectacle curieux. C’est un des trois départements de France où la mortalité est la plus élevée et un des trois où l’excédent des naissances sur les décès est le plus fort. Nulle part la misère n’est plus grande et nulle part elle n’est supportée avec plus d’insouciance, on pourrait dire d’inconscience. L’instruction, l’assistance publique, l’hygiène sont rudimentaires. Par contre avons-nous besoin d’insister? la consommation de l’alcool y est effrayante.
On comprend qu’un pareil terrain soit propice aux épidémies. Toutes les épidémies de choléra qui se sont abattues sur la France ont frappé le Finistère et, en certaines communes, terriblement. Le Guilvinec est de celles-là.
Continuer la lectureEn 1908, on peut lire dans le journal Le Finistère un article consacré à une situation exceptionnelle : celle d’une famille particulièrement nombreuse vivant dans le port de pêche du Guilvinec !
« Au Guilvinec vit une vénérable veuve, Mme Le Cléac’h, âgée de 87 ans, dont le nombre des enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants et enfants des arrière-petits-enfants s’élève au nombre de 147.
Continuer la lectureLa Marie Catherine est une chaloupe armée au quartier maritime de Quimper, syndicat de Pont-l’Abbé, allant au Pilotage extérieur. Jaugeant 5,08 Tx, elle a été construite en l’an 1846 à Quimper et appartient à Jean Etienne Le Cléach de Plomeur (Guilvinec), 40 ans, patron ayant le brevet de Pilote lamaneur.
Le rôle d’équipage de 1855 nous indique que 9 marins (8 présents au débarquement) ont été embarqués à bord de la Marie Catherine :
Jean Louis Coïc, 35 ans, de Treffiagat, matelot
Hervé Le Cléach, 32 ans, de Plomeur, frère du patron, matelot
Louis Durand, 32 ans, de Plomeur, matelot
Jacques Le Cléach, 36 ans, de Plomeur, frère du patron, matelot
Jean Stéphan, 45 ans, de Plomeur, matelot
Tudy Stéphan, 17 ans, de Plomeur, fils du précédent, novice
Jean Vincent Le Cléach, 11 ans, de Plomeur, mousse (taille : 1,20 m!)
Sébastien Le Brun, 18 ans, de Plomeur, matelot
Louis Le Quéméner, 24 ans, de Plomeur, matelot
Du 14 septembre au 23 novembre 1855, la Marie Catherine a fait la pêche à la sardine à Douarnenez.
En 1859, la Marie Catherine sera remplacée par la Marie Annette, toujours sous le commandement de Jean Etienne Le Cléach.
Source : SHD Brest 3P7 14 1856
Registre d’armement de la chaloupe La Marie Jeanne Mauricette (Doc SHD Brest 3P7 1 1845)
La Marie Jeanne Mauricette est une chaloupe de pêche de 3 Tx, non pontée, construite en 1834 à Concarneau, appartenant à Jean Etienne Le Cléach de Guilvinec, commune de Plomeur, et immatriculée au quartier maritime de Quimper, syndicat de Pont-l’Abbé. Son équipage, à l’armement de 1845, est composé de 5 hommes :
Le Cléach Jean Etienne, 30 ans, patron
Berrou Jean Joseph, 43 ans, matelot,
Le Cléach Jacques, novice,
Le Cléach Joseph, mousse,
Berrou Jean, mousse,
A la fin du mois d’août, une partie de l’équipage est débarquée et trois nouveaux matelots embarquent :
Cléach Joseph, matelot,
Le Gall Louis, novice,
Tanneau Jacques, mousse.
Le document indique également que le bateau sera définitivement désarmé en janvier 1846 avant d’être détruit. C’est la confirmation que la durée de vie des chaloupes, à cette époque, dépasse rarement les 10 ans.