Pierre, de Logonna

Saint-Pierre, le premier des 12 apôtres figurés sur la stèle de Rungléo à Logonna-Daoulas
(Acrylique 50 x 70 Claude Péron)

Le dimanche 2 août, l’association Couleurs de Bretagne a eu la bonne idée d’organiser un concours de peinture mettant en valeur le riche patrimoine de la commune de Logonna-Daoulas.

En cette année bizarroïde, je me suis dit que ce serait une bonne occasion de participer à un événement jamais encore vécu, une nouvelle aventure.

Après des années de cours du soir aux Beaux-Arts de Brest avec le docteur Bellec, Pierre Cap, Jean-Pierre Auclair, Gilbert Caroff et Hung Rannou principalement, j’ai laissé tomber les crayons et les pinceaux après 2008.

Photo Gérard LC

C’est donc avec un grand plaisir que je me suis inscrit à cette journée. Ayant choisi, après une petite recherche sur Wikipédia, le site de Rungléo et son “menhir christianisé” des 12 apôtres, je me suis retrouvé sur place avec un couple de rennais, Claude, à l’aquarelle, et son épouse, Christiane, au pastel sec.

Habitués des ateliers d’arts plastiques de leur région et du concours Couleurs de Bretagne, ils ont été de bonne compagnie, me prodiguant conseils et critiques bien senties. Nous avons également pu échanger autour d’un verre, un apéro sympathique offert par un de leurs amis résidant à Logonna.

Nous avons aussi reçu la visite de la famille du château de Rosmorduc, trois petites filles qui ont produit chacune un dessin avec le savoir-faire inhérent à leur âge, accompagnées de leur mère et leur grand-mère. Cette dernière nous a permis d’échanger sur la généalogie, l’histoire locale et le patrimoine de la commune.

A la fin de la journée, le jury ayant délibéré, j’ai gagné le droit de retenter ma chance une prochaine fois ; mes nouveaux amis rennais eux, ont vu leur joli travail récompensé par un prix chacun. Bravo à eux !

Pour en savoir plus sur la stèle de Rungléo

La stèle de Rungléo Photo Gilbert Le Moigne Wikimédia Commons CC-BY-SA 3.0

“Célèbre entre toutes est la Croix des apôtres de Rungléo à Logonna-Daoulas. Tournée vers le Nord, elle rompt avec la règle des croix occidentées. Le bétyle en pierre ocrée extrait d’une carrière voisine, loin d’afficher l’usure qui sied aux mégalithes, n’est pas comme eux planté en terre. Il est posé sur une pierre qui, en revanche, montre, un sillon destiné, selon M. Giot lui-même, à quelque usage néolithique.

Pour comprendre cette croix sans équivalent, est-il besoin de recourir à l’art d’Irlande ignoré des anciens de nos carrières ?

Car, en définitive, ce sont eux qu’il faut interroger pour comprendre et les inviter à montrer ce qu’ils ont produit à la même époque, dans le même style et le même matériau, en l’occurrence le calvaire du Tréhou, de 1578 dont les apôtres sont analogues à ceux-ci.

Rungleo est au centre de la zone d’extraction de la pierre dite de Logonna. A six cents pas, le sanctuaire de Sainte-Marguerite accueillait le pardon des carriers.

Ainsi, sans remonter à un Xle siècle hypothétique, il n’est pas incongru de voir dans le bloc façonné sur une seule de ses faces un panneau référence élaboré de chic par un maître de carrière pour offrir à ses ouvriers l’image référence des Douze munis de leurs attributs.”

Yves-Pascal Castel, En Bretagne, croix et calvaires, Editions Minihi Levenez 1997