Toponymes de Guilvinec, villages et lieux-dits divers

Villages de Guilvinec

Les toponymes bretons sont le plus souvent composés de deux éléments : un premier élément descriptif sert à désigner un objet, le second élément détermine l’objet en question.

Ils sont classés ci-dessous, dans leur transcription originale (AD 29 3 P 75/3 Cadastre de Guilvinec de 1880), à partir du premier nom et sont suivis de leur orthographe bretonne normalisée du XXIe siècle, suivie de leur traduction française, dont quelques-unes peuvent être approximatives (?), car certains noms ne figurent dans aucun dictionnaire.

Les principaux villages (hameaux)

Plan des principaux villages de Guilvinec en 1880 (d’après cadastre de Plomeur AD 29)

Outre le village-noyau, Ar Gelveneg, on trouve les hameaux suivants, situés essentiellement à l’est et au nord de son territoire :

Kergoz, Ker Gozh, le vieux village. Selon Yves Tanneau, les documents anciens mentionnent l’existence d’une demeure noble à plusieurs époques, depuis au moins le XIVe siècle. Comme souvent, on a reconstruit par-dessus l’existant. Il serait intéressant, et c’est curieux que personne n’y ait songé, d’y consacrer des fouilles archéologiques.

Lohan, Loc’han, le village du Loc’h (de l’étang). Des ruisseaux provenant du nord (Kerfriant, Lanvar, Kervennec) alimentaient cette zone humide maintenant comblée. C’est aussi l’endroit que la municipalité a choisi lorsqu’il s’est agi de construire un lavoir municipal.

Ruhaor, Ru(n)Haor, la colline du havre. Ce havre, ancien port, compte-tenu de son site protégé dans l’arrière-port actuel, du côté de Méjou Bihan, devait être le port d’échouage des chaloupes pendant la mauvaise saison.

Poriguenor, Porienord, Pouli(gu)enor, Pouligwener, la mare blanche, indice d’une activité de marais salants.

Kervennec, Ker Vaeneg, le village pierreux (Maen, maeneg et mutation m/v).

Rufoligou, RunFoligoù, la colline des petits fous (?) ou RunFolegoù, la colline-lieu à feuilles (?), mais plus probablement RunSoulegoù, la colline-lieu à chaumes (soul). Sur la carte d’Etat-major de 1830, on peut relever la mention Ruoligou, Rusoligoù ; l’erreur de transcription proviendrait de la graphie manuelle de la lettre s, autrefois , facilement confondue avec un f .

Lanvar, Lanvar, peut-être LanVeur, la lande étendue (?) ou Hañvar, terre labourée en été (?).

Kerfriant, Ker Friant, le village du nommé Friant.

Prat an Ilis, Prat an Ilis, Le pré de l’église.

Sant Trével, Sant Trevel, Saint-Trémeur.

Kerléguer, Ker Leger, le village des rochers. On retrouve ce même toponyme à Treffiagat, près de la chapelle de Saint-Fiacre ainsi qu’au Ster Poulguen en Penmarc’h, pour désigner les rochers proéminents qui dominent les dunes, Kleguerioù (prononcé ici Luguriou)

Les lieux-dits secondaires

Kergoz Vian, Ker Gozh Vihan, l’ancien petit village, ou le petit hameau près de Kergoz.

Kermeur, Ker Meur, le grand village.

Lagat Yar, Lagat Yar, la mare aux poules, mais aussi l’oeillet de marais salant.

Kerfriant an Traon, Kerfriant an Traon, le bas du village de Friant, ou le petit hameau près de Kerfriant.

Kergroës, Ker Groaz (Groez), le village de la croix.

Tal ar Groas, Tal ar Groaz (Groez), face à la croix.

La Palue, Ar Palud (t), pré-salé, marais salant.

Guerdalaes, Kerdalae, Ker da Laez, le village d’en haut.

Rulae, Rue Lae(z), la colline du haut.

Le Ménez, Ar Menez, le mont, la montagne, un lieu en hauteur.

Traon Ar Maner, Traon Ar Maner, le vallon, en bas du manoir.

Les cours d’eau

Ar Steir, Le Ster, Ar Stêr, l’estuaire, la ria, ruisseau qui sépare Guilvinec de Léchiagat-Treffiagat.

Dour Red, An Dour Red, l’eau qui court, ruisseau qui sépare Guilvinec de Penmarc’h .

Toponymes mitoyens de Treffiagat ou Plomeur

Ar Pouldu, Ar Poul Du, la mare noire.

Kroaz Malo, Kroaz Malo, la croix de Malo.

Penn ar Ster, Penn ar Stêr, le bout de la rivière.

Ar Veilh Vor, Ar Veilh Vor, Moulin-mer, moulin à marée.

Kervarc’h, Kervarc’h, le village au cheval.

Pen an Hent, Penn an Hent, le bout du chemin, de la route (de Guilvinec à Plomeur).

Toul Car Bras, Toul Karr Bras, le grand passage de charrette.

Sources

Cartes d’Etat-Major de 1820, cadastre de Plomeur de 1834, matrice cadastrale de Guilvinec de 1880 (AD 29), étude de Pierre-Jean Berrou et René-Pierre Kerdranvat (Le Guilvinec, ses origines par ses quartiers, site officiel de la mairie), publications de Yves Tanneau (Bulletins de la Société Archéologique du Finistère) et Michel Le Roy pour ses conseils avisés.