Embarcations armées exclusivement par des femmes à l’Ile Tudy en 1866

Tout commence par un rapport du garde maritime de Bénodet au Commissaire de l’Inscription maritime de Quimper, daté du 17 octobre 1866. Lors d’une tournée qu’il vient de faire au bas de la rivière, il signale des embarcations armées exclusivement par des femmes, sans doute “des femmes ou des filles de marins, définitivement inscrits”, précise-t-il.
Dans un courrier adressé au Commissaire Général à Brest, son supérieur hiérarchique, le Commissaire quimpérois, Touboulic,  se demande quelle est la pertinence de cette « bienveillance » vis-à-vis des règles d’armement habituelles, à savoir que l’embarcation doit être pourvue d’un rôle d’équipage sur lequel serait porté un patron titulaire.
Visiblement mal à l’aise, ne sachant trop jusqu’où cette tolérance peut aller et coincé dans son rôle de subalterne, incapable de prendre une initiative, il demande à son chef de lui repréciser le sens des instructions et de lui donner des ordres pour leur exécution.
La réponse du supérieur ne se fait pas attendre : « Il s’agit d’une exception à la règle admise en principe. Il appartient à l’Administration locale de déterminer dans quelle matière cette exception peut être tolérée et l’autorité supérieure ne saurait, à cet égard, préciser des règles à suivre ou provoquer de nouveaux ordres. »
Voilà notre ami Touboulic renvoyé dans ses cordes et invité à relire attentivement la dépêche de 1861 concernant le problème, la lettre du Préfet Maritime de 1862 ainsi que la note précédente et de bien « s’en pénétrer » ! Et le chef  de lui conseiller quand même (la prudence l’exige), de rester ferme sur la présence d’un patron à bord d’embarcations où sont admises des femmes et qu’elles soient pourvues d’un rôle d’équipage.
(A suivre)