Apartheid Not

Apartheid Not au Rabelais du Guilvinec en 1988 (Photo Claude Péron)

« La musique est l’arme du futur », clamait le Nigérian Fela, véhément guerrier de la musique africaine mort en 1997, après une vie de lutte contre la corruption et les prédateurs de l’Afrique. Au-delà du divertissement, la musique peut être l’expression d’une identité parfois malmenée par les pouvoirs politiques ou économiques, et cristalliser des combats d’urgence, comme ce fut le cas au temps de la lutte contre l’apartheid sud-africain – une bannière fédératrice jusqu’à la libération de Nelson Mandela, en 1990, sous laquelle se rangèrent des artistes aussi disparates que Paul Simon, Miriam Makeba ou Bernard Lavilliers.

En 1973, Bob Marley chantait Get Up, Stand Up, réaffirmant l’influence décisive que la musique avait eue dans les luttes de libération nationale en Afrique.

Extraits de l’article du Monde du 10 février 2010

Moh ! Kouyaté

Originaire de Conakry, ce guitariste et chanteur guinéen a reçu la musique en héritage au sein d’une famille de griots. Curieux, avide de découvertes et de différences, il a enrichi sa culture traditionnelle avec des sonorités d’ailleurs, vibrant sur les riffs de ses guitars heroes d’outre-Atlantique : George Benson, Jimi Hendrix, Carlos Santana… Aujourd’hui son blues-rock mandingue bigarré comme la pochette de son dernier disque porte bien l’empreinte de ses diverses influences : la kora se tisse à la batterie, le n’goni à la basse électrique. Installé en France depuis dix ans, parcourant le monde avec sa guitare en bandoulière, Moh ! Kouyaté a érigé le brassage culturel et l’ouverture d’esprit comme principes de vie. Pour Fé Toki, son deuxième album, ce djeli moderne prêche des messages d’amour et de partage, opposant sa réponse optimiste à un monde miné par la violence, l’égoïsme, le cynisme.

Source : Le Point Culture