Un débarcadère (cale) construit sur l’ancienne jetée de pierres entassées aurait l’avantage d’être plus abrité, mais avec une hauteur d’eau moindre, son coût « y atteindrait un chiffre hors de proportion avec l’importance du port ».
Le point d’accostage qui fait l’unanimité du maire de Plomeur et du plus grand nombre de pêcheurs du pays serait donc situé en face du corps de garde. Ce serait de préférence un quai qui aurait « l’avantage d’offrir un plus grand tirant d’eau et par suite de plus grandes facilités pour l’entrée et la sortie. »
L’emplacement envisagé près du corps de garde; en haut à droite, la « digue » (débarcadère ou jetée) en pierres sèches (Doc AD 29 4 S 199)
Un projet au rabais
L’astuce, « pour y établir à peu de frais un moyen de débarquement facile », consiste à utiliser comme quai « le rocher naturellement coupé sur une face verticale sur une certaine hauteur, le long duquel pourront se placer les chaloupes ». Il ne reste plus qu’à dérocter « les roches basses qui sont un danger pour l’approche des bateaux et à araser la partie supérieure du rocher pour servir de cale. » Un escalier taillé dans le rocher permettrait de descendre à la grève. « Les produits des déroctages devront être transportées sur la dune, hors de l’atteinte des marées. On aurait peut-être l’occasion de s’en servir pour créer à la pointe une jetée en pierres sèches qui pourrait y résister à la mer. »
Ce projet est estimé à 2300 francs.
En conclusion l’ingénieur ordinaire Guibert se fend d’une nouvelle tirade, un beau morceau de langue de bois :
« Cette dépense, tout à fait en proportion avec l’importance du port du Guilvinec, aurait pour résultat, en rendant l’accostage facile, de créer pour ce petit port, une amélioration notable et dont nous reconnaissons toute l’utilité. »
Ayant reçu l’accord du Préfet après consultation du Conseil général des Ponts et chaussées (section de la navigation) et approuvé par décision ministérielle du 27 avril 1861, cet avant-projet ne sera pas réalisé.