Dans un article du bulletin municipal « Ar Gelveneg » de 1989, consacré au bicentenaire de la Révolution française, Pierre-Jean Berrou évoque dans plusieurs pages « la défense de la côte ».
« Après l’entrée en guerre de l’Angleterre en février 1793, les habitants de Guilvinec se trouvèrent en première ligne.
On remit alors en activité les batteries côtières, les corps de garde et les mâts à signaux. »
L’historien répertorie plusieurs épisodes qui se sont déroulés dans cette partie maritime de Plomeur :
Le 15 juillet 1793, « Attaque anglaise dans le port par un corsaire anglais à la poursuite d’un chasse-marée. »
Mars 1795 : « Attaque au canon d’un convoi de 50 voiles escorté par 3 frégates de la République au large des Etocs par 3 frégates anglaises. »
Avril 1795 : « Un drame de la mer : La Galathée, frégate de 40 canons de la République, 244 hommes d’équipage traînant en remorque une prise anglaise, fit naufrage sur les Etocs. » (Plus de 200 morts ou disparus)
Fin avril 1796 : « Débarquement sur la Grève Blanche de 3 agents (prisonniers français relâchés) au service des Anglais. Arrêtés par une patrouille, ils finirent par avouer être porteurs d’une lettre destinée à Cadoudal, chef des Chouans du Morbihan. »
Mai 1796 : « Nouveau coup de main anglais dans le port du Guilvinec. Le lougre de 18 canons, l’Ecureuil de Brest, réfugié dans l’anse du Guilvinec, après avoir été canonné par un vaisseau anglais, fut poursuivi par une frégate. Les Anglais y mirent le feu et le firent exploser après l’avoir pillé, sous le regard impuissant des soldats du corps de garde. »
Juin 1799 : « Le corps de garde de Guilvinec fut attaqué de nuit, plusieurs fois, par des « malveillants ». Aucun ne fut fait prisonnier, mais les soupçons du recteur de Plomeur allaient vers “ceux qui ont des enfants émigrés ou qui tiennent à des émigrés.”
La défense du corps de garde fut renforcée par des fusils supplémentaires et une batterie de canons en 1799. »
D’autres opérations « commando », menées par les Anglais eurent lieu dans le secteur de Penmarc’h à Saint-Pierre, la Joie, Pors Carn ou encore Kérity en 1800.
Un tableau de Michel Bouquet illustrant ces épisodes : le Vétéran rentrant à Concarneau sous le feu des Anglais (Musée de Brest)
Un autre épisode tragique eut lieu pendant la période napoléonienne :
« Le 7 novembre 1809, une frégate et des péniches anglaises tentèrent de s’emparer du lougre l’« Oreste » qui était sous la protection de la batterie de Guilvinec. Seuls deux canonniers étaient à leur poste. Ils tirèrent sur l’ennemi et voulurent servir les deux pièces. Trop pressés, ils n’écouvillonnèrent pas et oublièrent d’obturer la « lumière », si bien qu’ils eurent tous deux les mains déchiquetées par la déflagration. Cependant, les Anglais, devant le feu nourri qui les avait accueillis, s’étaient éloignés : l’Oreste était sauvé. » (Source http://www.infobretagne.com/glenans-blocus.htm)