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Le dimanche 7 juillet, une fête japonaise a lieu sur le cours Dajot. Le Parc à chaînes voit ses places de stationnement se réduire peu à peu au profit de tentes et de barnums. Quelques-unes font penser à de petits radômes de Pleumeur-Bodou.
À l’angle Sud-Ouest, face au Centre de formation de la SNSM, on vient d’installer l’hélice du remorqueur de haute mer Abeille Flandre. Déconstruit il y a moins d’un an, après quelques dizaines d’années de bons et loyaux services, le navire et ses équipages, dirigés par des capitaines comme Jean Bulot ou le célèbre Carlos (Charles Claden), ont évité le pire pour de nombreux navires et leurs hommes. Un hommage mérité, faute de mieux !… Et aussi un clin d’œil au film Remorques de Jean Grémillon, avec Michèle Morgan et Jean Gabin qu’on voit dévaler, lors du tournage en 1939, le même escalier que je viens d’emprunter pour descendre au port.
Quelques restachoù de l’affichage des récentes législatives nous passent un dernier message quant à leur devenir : recyclez, mais avant tout, choisissez la bonne couleur de poubelle ! …
Des boutiques alimentaires s’installent sur le quai Malbert, l’une nous invitant à déguster des tacoz (grand-père en breton), quelle idée farfelue ! Les premiers petits bateaux arrivés prennent place aux pontons provisoires mis à leur disposition dans le bassin n°1. Parmi ceux-ci, le Chantilly, un joli bateau à vapeur verni dont la machine est alimentée par la vapeur produite par la combustion de bois ou de charbon.
Quelques grands navires des Pays-Bas sont amarrés à quai : le Thalassa et sa magnifique sirène en figure de proue, le Joanna Saturna. Plus loin, au ponton de la digue La Pérouse, à l’intérieur de la marina du Château, on trouve le sloop homardier de Paimpol Enez Koalen. Un peu plus loin, Pen Duick et Pen Duick V, des légendes qu’on ne présente plus. Enfin, la gabare ND de Rumengol qui produit elle-même ses herbes aromatiques à l’arrière de la cabine, à l’abri du vent de la course du navire.
L’ami Stéphane L., photographe de talent, toujours à l’affût sur le port de, a décidé de capturer les nouvelles œuvres de Paul Bloas, des géants nouvellement collés sur les murs des Phares et balises, des personnages croqués parmi les travailleur-se-s du Port de. Le même Paul que je viens juste de croiser il y a dix minutes et qui m’a salué d’un large clin d’œil très expressif.