Comment lire des livres en breton dans les médiathèques brestoises durant l’année à venir ?

Emprunter un livre en breton dans les médiathèques brestoises s’apparentait déjà à un parcours du combattant. Jusqu’à présent, il fallait consulter Internet, trouver la cote du ou des livres qu’on voulait lire, et faire sa demande à la bibliothèque d’Etude, la seule à proposer des ouvrages en breton. La plupart de ces livres étant stockés en réserve, seules quelques nouveautés étaient disponibles directement sur présentoir.
Depuis la réorganisation envisagée (transfert des collections à la future médiathèque des Capucins), il ne sera plus possible d’emprunter un seul livre en breton pendant un an, soit jusqu’à l ‘été 2016 !
Je viens d’en faire l’expérience ce vendredi 26 juin : ayant emprunté deux livres (Itron Varia Garmes de Youenn Drezen et Nomenoe Oe ! De Jakez Riou) que je n’avais pas finis, j’ai demandé à pouvoir prolonger mon prêt et les garder tout l’été, comme c’est le cas pour les livres en français. On m’a répondu que ce n’était pas possible, que les opérations d’étiquetage avec les nouvelles normes, le transfert aux Capucins, … ne permettraient pas d’en emprunter de nouveaux avant l’été 2016.
Il est curieux, pour une ville qui a signé la charte Ya d’ar Brezhoneg en 2006, que rien n’ait été envisagé pour combler ce manque, anticiper le problème et trouver une solution de substitution, en créant, par exemple, un fonds breton temporaire dans une des médiathèques de quartier (je pense à celle de Bellevue qui dispose d’un espace conséquent et qui aurait pu « dépanner », le temps de l’installation aux Capucins).
Bleo ! (*) pour les lecteurs de langue bretonne et pour les apprenants (ce qui est mon cas) qui se nourrissent de la lecture du fonds breton (4000 titres) qui se trouve neutralisé par manque d’anticipation et de prise en compte des conséquences concrètes d’un changement qui n’a pas été pensé dans toutes ses dimensions !

Une rupture inacceptable de la continuité du service public !
Priver une partie de ses abonnés de ses lectures préférées pendant une période si longue ne me semble pas correspondre à l’ambition affichée de mettre le service public des médiathèques à la disposition d’une politique culturelle ambitieuse quant à la démocratisation de la lecture dans toutes ses composantes, la culture bretonne y compris.
(*) Que dalle, en bon français !