Archives mensuelles : avril 2015

1867 Frictions, police et salubrité publique

Après l’épisode meurtrier de l’épidémie de choléra de l’année précédente, peu de choses ayant changé, les marins et la population maritime sont sur le qui-vive. Une reprise serait catastrophique, d’autant plus que les autorités de la Marine ont les plus grandes difficultés à faire régner l’ordre, le maire de Plomeur n’étant lui, pas plus efficace dans la lutte contre l’insalubrité. Et les « bisbilles » habituelles entre marins en mer ou à terre ne font qu’amplifier le climat d’angoisse qui s’installe au Guilvinec au moment de la reprise de la pêche du maquereau.

Un rapport du Commissaire de l’Inscription maritime de Quimper, daté du 12 avril 1867, fait le point sur la situation du Guilvinec par rapport à la pêche :

« Depuis la fin du mois, j’avais été prévenu par le syndic des gens de mer de Pont-L’Abbé que des rixes très vives s’engageaient journellement entre les marins de Douarnenez, Concarneau, Audierne et Guilvinec qui font la pêche du maquereau dans les parages de ce petit port et que des vols de filets et de poissons avaient eu lieu pendant la nuit sur les lieux de pêche. Je prévins immédiatement Mr le Capitaine du garde-pêche le Capelan de ce qui se passait en l’engageant à faire une tournée dans ces parages. Il me répondit que, n’ayant pas d’abri pour son navire sur cette côte, il y enverrait son annexe, ce qui eut lieu les 4,5 et 6 courant. Un peu d’ordre se rétablit mais, aussitôt après son départ, les désordres recommencèrent.

Aujourd’hui, le syndic me fit connaître que, s’étant rendu au Guilvinec d’après les ordres que je lui ai donnés, il a constaté que de nombreux cadavres de gros poissons en putréfaction étaient répandus sur la côte. Ce sont généralement de gros marsouins, des chiens de mer et des oiseaux pris dans les filets des pêcheurs, rejetés sur la grève malgré mes ordres.
Après avoir été écorchés pour en extraire la graisse afin de faire de l’huile à brûler pour l’hiver, les pêcheurs vendent aussi les marsouins 3 et 4 f pièce aux habitants du Guilvinec pour être employés de la même manière. Des tas de goémons pourris, situés au-dessus de la laisse de la pleine mer, répandaient aussi une odeur fétide dont les miasmes délétères sont très dangereux.
Dans la crainte du retour de l’affreuse épidémie cholérique qui a décimé notre population maritime l’an dernier et dont je vous ai rendu compte dans mes rapports des 21 et 22 avril 1866, le Maire de la commune de Plomeur dont dépend le Guilvinec a pris un arrêté par lequel il pressait de faire nettoyer la grève et à vendre tout le goémon accumulé devant les maisons des pêcheurs.
Bien que deux gendarmes de la brigade de Pont-L’Abbé aient été requis par le Maire, on exécute à peine son arrêté. Le syndic et le garde maritime de Pont-L’Abbé ont fait, chaque fois qu’ils sont allés au Guilvinec, enterrer devant eux le plus de cadavres de poissons qu’ils ont pu, mais ils ont toujours éprouvé beaucoup de difficultés pour se faire obéir, les pêcheurs étant abrutis par l’eau-de-vie dès qu’ils sont à terre.

Cependant, le syndic ayant pu me signaler deux pêcheurs qui, malgré mes ordres, ont jeté des cadavres de marsouins sur la grève, je leur ai fait donner l’ordre de venir à Quimper où je compte leur infliger une peine disciplinaire.
Le 10 mai dernier, j’ai eu l’honneur, Monsieur le Préfet, de vous rendre compte d’un commencement de collision qui s’était produit entre les marins du Guilvinec et les pêcheurs de Douarnenez, et je terminais mon rapport en émettant l’avis qu’un gendarme de marine, détaché dans ce petit port au moins pendant les 5 mois de l’année où la pêche donne le plus (de février à juin) serait très utile au point de vue de la police et de la salubrité publique.

Tout en reconnaissant qu’à terre la police doit être faite par l’autorité municipale et départementale, et par l’autorité judiciaire au besoin, je ne puis cependant négliger de vous faire remarquer que cette population n’est composée que de marins, que bon nombre de désordres se passent à la mer et que les rixes à terre ne sont que la conséquence des disputes à la mer et qu’enfin il n’existe aucune autorité civile au Guilvinec.

Vous n’avez pas, monsieur le Commissaire Général, donné un avis favorable à ma proposition mais j’ai cru, en présence des faits graves qui se renouvellent au Guilvinec, informer des appréhensions de la population pour l’apparition du fléau cholérique quand les chaleurs vont revenir et appeler de nouveau votre attention sur la situation présente. »
Doc SHD Brest

1859 Les navires de pêche du quartier de Quimper

Dans le quartier de Quimper, il n’y a pas de bateaux pontés employés à la pêche maritime côtière.
Le tonnage maximum des chaloupes non pontées varie entre 6 Tx et 16,94 Tx.
Le tonnage minimum des embarcations non pontées est de 1 Tx et même au-dessous.

guilvinec-9SDPA chaloupes

Chaloupes au Guilvinec (Doc SDAP 29)