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Arz e chapeliou bro Leon

L’Art dans les chapelles du Léon organise chaque été un circuit culturel qui mêle patrimoine et création contemporaine. L’association a pour ambition de promouvoir le travail des artistes qui investissent une chapelle pour y présenter leur travail. Un dialogue se met alors en place entre la matière, la couleur et le lieu. A voir du 15 juillet au 15 août.

Installation de Anne DELABY à la chapelle du Bergot en Lannilis.

«Musicienne et plasticienne, je crée dans une démarche engagée où installations, sculpture, peinture, mots et musique se mêlent au travers de pratiques innovantes comme les tissus intelligents.»

Oiseaux faits de souches juste débarrassées de leur gangue de terre et poncées. Le
propos est engagé en faveur de l’environnement. La série est proche des oiseaux
marins en cohérence avec un lieu proche de la mer. Les matériaux : des bois morts,
métaux rouillés, tiges de verre brisées évoquant l’eau disparue, sables salis de
l’Ouest américain issus des déserts. Les tissus intelligents DIATEX sont
écologiques et à mémoire de forme. Les oiseaux sont emblématiques de la
souffrance due aux sécheresses de plus en plus longues et fréquentes, des
inondations et des déchets que nous déversons. Les oiseaux sont aussi issus des
croyances très anciennes, ils conduisaient les âmes vers l’au-delà dans les mythes
avant de devenir ici des sculptures utilisant les technologies innovantes. La couleur
noire est présente dans les socles, les corps et les textiles intelligents. L’installation
repose sur du papier goudronné et sur des tissus blancs avec découpes de noir
rappelant la mer. Du filet noir suspendu entoure le tout. Le spectateur déambule
baignant dans une musique immersive.

Voir son site web

Le site de l’ACBL

Kenavo Pierre-Jean Berrou

Après Jakez Cornou qui a pris le large vers l’île d’Avalon en septembre dernier, Pierre-Jean Berrou, le «menhir de Moguer Grean» vient à son tour d’être foudroyé à 93 ans.

Au musée de la Préhistoire avec un groupe de l’Amicale du Diplôme Universitaire du Centre de Recherches Bretonnes et Celtiques (UBO Brest) en 2018.

L’historien du port de Guilvinec

Professeur certifié d’Histoire-Géographie, agrégé de Géographie, spécialiste de la Préhistoire du Pays bigouden, il est sans conteste celui qui, après Yves Tanneau, a posé les bases de l’écriture de l’Histoire de la commune de Guilvinec et de son port. Sollicité par la municipalité de Jean Le Brun en 1980 pour une exposition dans le cadre de la commémoration du centenaire de la commune, il a accepté de réaliser bénévolement ce travail de mémoire monumental.

Ici en août 2013 sous la criée : Pierre-Jean, à gauche ; René Bilien, ancien patron du malamok Libellule et précieux informateur, à droite de dos; Jean Larnicol à droite, fils d’un matelot de l’Audacieux, parti en Angleterre pendant la guerre.

Ont suivi, pendant des années et des années, de nombreux articles thématiques consacrés à cette mémoire et publiés dans Ar Gelveneg le bulletin municipal de Guilvinec, celui de Treffiagat ainsi que dans la revue Cap Caval dont il est l’un des fondateurs aves Jakez Cornou, Serge Duigou, Mikel ar Roue et Nicole et Félix Le Garrec.

Exigeant avec les partenaires institutionnels, n’appréciant ni les adeptes «de l’à-peu-près» ni ceux qui lui «mettaient des bâtons dans les roues» pour des motifs futiles, Pierre-Jean était une personnalité reconnue et appréciée, non sans raisons dans le Pays bigouden. Expert du patrimoine maritime, il a participé à la défense de l’arrière-port et de son cimetière de bateaux, témoin irremplaçable du savoir-faire des charpentiers de marine locaux et de la pêche guilviniste depuis le début des années 1920.

L’arrière-port vu de Veilh Vor (ancien moulin à marée)

Référence indiscutable pour l’Histoire de Guilvinec-Léchiagat, Pierre-Jean était un travailleur infatigable, appliquant rigoureusement une méthodologie respectant les normes de l’historiographie tout en sollicitant les témoins de terrain, illustrant son propos d’une iconographie basée sur les photos et cartes postales anciennes qu’il réussissait à «faire parler» pour appuyer concrètement la restitution de la vie du port, de ses hommes et de ses femmes.

Un fils de marin-pêcheur devenu enseignant

Pierre-Jean Berrou est né à Guilvinec le 4 avril 1930, soit presque 50 ans jour pour jour après la création officielle de la commune, le 6 avril 1880. Avant son entrée à l’École Normale d’Instituteurs de Quimper, il sera porté sur le rôle comme inscrit maritime (mousse et novice) pendant neuf mois de 1945 à 1947 et embarqué à la petite pêche sur la pinasse Jeannine (GV 5934, construite en 1931) de son oncle Marc Le Faou, qui sera également un de ses principaux informateurs lors de ses enquêtes.

SHD Brest, série 3P3, inscrits provisoires

Au début des années 1960, il obtient, avec son épouse, Annie, une nomination comme instituteur à Plovan. C’est là qu’il participe à ses premières fouilles avec Pierre-Roland Giot. De nombreuses autres suivront, ailleurs dans le Pays bigouden. C’est un pionnier de la pédagogie active et ouverte sur l’extérieur de l’école, car il initie ses élèves à la recherche d’indices d’habitat préhistorique. Pierre Gouletquer, archéologue au CNRS, lui rendra hommage en 1979 dans un ouvrage qui vient d’être réédité en 2022, Préhistoire du futur (Éditeur Anacharsis).

Nommé par la suite professeur au CEG de Guilvinec, il sera reçu au CAPES d’Histoire-Géographie ainsi qu’à l’Agrégation de Géographie en 1972.

L’histoire locale, les expositions

L’implication de Pierre-Jean dans l’Histoire locale de Guilvinec — sa ville natale — a commencé en 1980 avec la collecte de documents et de témoignages afin de réaliser une exposition dont la municipalité de Jean Le Brun lui avait confié l’organisation, à l’occasion des 100 ans de la commune.

Pour rédiger ses études, il a souvent privilégié les témoignages oraux d’acteurs locaux : vieux marins, anciens patrons-pêcheurs, ouvrières d’usine, résistants, …. L’interview de ses informateurs se déroulait souvent sur le quai ou dans la criée, à l’arrivée des chalutiers. Parfois il les retrouvait autour d’un verre dans un bistrot de la rue de la Marine, Ti ar chinken, le merlan bleu en breton, surnom donné au propriétaire (M. Quéffelec). Le contact direct, la bienveillance et la convivialité, tels étaient les modes d’approche de notre enquêteur. Sa bonne connaissance de la langue bretonne, même s’il s’exprimait le plus souvent en français, facilitait souvent la relance de mémoires un peu défaillantes.

Le premier numéro de la revue Municipale Ar Gelveneg et l’article signé Pierre-Jean Berrou sur la création de la commune.

Dans la foulée, Pierre-Jean a poursuivi l’entreprise en rédigeant nombre d’études relatives à l’Histoire de Guilvinec, publiées pour la plupart dans le bulletin municipal « Ar Gelveneg » dirigé par son ami d’enfance Jean Kervision, adjoint au maire, Xavier Charlot. Parmi les sujets abordés, le développement du port après l’arrivée du train en 1863, la création de la commune en 1880 et son évolution, la pêche, les événements de la vie locale, la Seconde Guerre mondiale et la Résistance, l’origine de la population guilviniste, ou encore le football à l’Union Sportive Guilviniste.

A ce sujet, il faut dire que Pierre-Jean a dû établir un record qui pourrait figurer dans le Livre Guinness des records, à savoir une longévité sportive hors du commun. S’il a signé sa première licence chez les « Crabes » en minimes à 14 ans, il n’a arrêté sa carrière sportive sur les terrains de foot en loisirs, qu’à l’âge remarquable et exceptionnel de 78 ans, soit plus de soixante ans dans le même club. Son jubilé a été fêté en 2008.

Autre exposition qui a connu un grand succès populaire, l’histoire de l’arrivée, en 1907, du train Birinik à Guilvinec, lors d’une foire-exposition sous chapiteau sur le terre-plein du port dans les années 1990 — et dont le thème était le modélisme. Les panneaux retraçant cet épisode seront à nouveau présentés au CLC en 2012, lors du spectacle organisé par l’association Emglev Bro Vigouden, présidée par Mikel ar Roue, dans le cadre du festival Tarz Mor. La veillée consacrée au train Birinik, était illustrée par un diaporama de Claudine et Jean-Pierre Durand et accompagnée musicalement par une création de Régis Huiban, avec la participation de Claude Péron et Serge Duigou pour la partie historique.

Des balades patrimoine commentées

Toujours disponible pour partager ses connaissances, Pierre-Jean mettait volontiers ses compétences au service de balades patrimoine : les sorties Cap Caval, le circuit des mégalithes ou la découverte du site de La Torche pour le Musée de la Préhistoire, les randonnées de l’association War Maez de Plomeur, l’accueil de groupes extérieurs, …

A la fontaine de Saint-Côme à Plomeur avec War Maez en 2015.

Pendant une vingtaine d’années, Pierre-Jean a guidé entre 30 et 40 membres de l’Amicale Laïque de Treffiagat- Léchiagat, tous les seconds dimanches du mois, à travers le Pays bigouden et au-delà, dans tous les sites remarquables, préhistoriques, historiques ou géologiques.

Pierre-Jean présente deux tombes de Saint-Urnel au Musée de la Préhistoire aux adhérents de l’ADU du CRBC de Brest en 2018.

Défense et promotion du patrimoine

Si Pierre-Jean a contribué, de par sa grande connaissance du patrimoine bâti de la commune de Guilvinec, à la rédaction du « dictionnaire » Le Patrimoine des communes du Finistère publié par les Éditions Flohic en 1998, il s’est aussi engagé pour la défense du patrimoine maritime du port de Guilvinec-Léchiagat.

Le réalisateur rennais Alain Gallet (France 3 et Aligal productions) s’est déplacé à deux reprises sur le site du cimetière de bateaux pour réaliser deux documentaires, l’un en breton avec Émile Le Corre, Pierre Le Goff et Mikel ar Roue, le second en français, de 52 minutes. Intitulé Malamok blues, ce dernier obtiendra d’ailleurs le prix de la création en Bretagne au Festival de cinéma de Douarnenez en 2004.

Carcasses de malamoks dans l’arrière-port

Pour le premier, un film d’une vingtaine de minutes — dont la diffusion était programmée le samedi après-midi sur France 3 et présenté par Bernez Killien — nous avions accompagné l’équipe de tournage sur le site. A midi, nous étions allés partager un repas chez Robby, à l’Olivier, rue de la Marine. Je me souviens encore d’Alain Gallet décortiquant patiemment ses galathées, mais hyper-concentré, buvant à fond les paroles de Pierre-Jean qui nous a gratifiés d’un cours magistral XXL, à tous les sens du terme, sur la pêche guilviniste, les bateaux, la charpente de marine.

Le réalisateur rennais m’a confié, peu après cette rencontre, avoir compris pourquoi des gens s’investissaient autant pour sauver quelques carcasses d’apparence squelettique au premier abord mais, au bout du compte, porteuses d’une histoire humaine riche qu’il fallait préserver absolument. Pierre-Jean y a probablement été pour quelque chose … Et le film Malamok Blues, devenu une référence documentaire sur les cimetières de bateaux en Bretagne, est né de cette rencontre.

Plus tard, face à un nouveau projet de port de plaisance qui aurait, une fois de plus, menacé cette zone humide patrimoniale, un collectif, Au Nom du Ster, soutenu par Bretagne Vivante et Eau et rivières de Bretagne, s’est créé pour défendre le site de l’arrière-port. Nous nous y sommes retrouvés pour animer une balade patrimoine en décembre 2012 (80 participants).

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Balade-patrimoine-GV-decembre-2012--1024x815.jpg.
Balade patrimoine à l’arrière-port, organisée par le collectif “Au nom du Ster” en décembre 2012, animée par Pierre-Jean Berrou et Claude Péron (Photo M. Troadec Le Télégramme)

La solidarité maritime

Depuis une quinzaine d’années, Pierre-Jean s’y était investi en rejoignant le Conseil d’Administration de l’association Les Abris du marin. Cette œuvre sociale fondée en 1899 par Jacques de Thézac, reconnue d’utilité publique en 1920, a pour but de venir en aide, aux marins de la marine marchande (pêche et commerce) et à leurs familles par l’attribution de secours financiers, sur tout le territoire marin français. Les aides sont toujours affectées à des actions spécifiques comme des cotisations de mutuelle, des loyers permettant aux familles en difficulté de reprendre contact avec leurs bailleurs ou de factures d’eau ou d’électricité afin d’éviter des coupures.

Des publications

Hier Le Guilvinec-Léchiagat, Pierre-Jean Berrou et Roland Chatain, Collection Mémoire, Éditions Châtain, 1994.

Origine et histoire des Bigoudens Jakez Cornou, avec Pierre-Roland Giot et Pierre-Jean Berrou, Le Guilvinec, Éditions Le Signor, 1977.

Histoire du Pays bigouden, Serge Duigou avec Jean-Michel Le Boulanger, Pierre-Jean Berrou et Annick Fleitour, Palantines, 2002.

« Une plage fossile à Penmarc’h », Revue Penn ar Bed n° 43, 1965 (SEPNB, Bretagne Vivante).

Voir aussi la liste de ses articles publiés dans de nombreuses revues, dont Ar Gelveneg et Cap Caval, sur sa page Wikipédia.

Pierre-Jean Berrou a également contribué à alimenter, sur internet, le site web Guerre et Résistance en Pays Bigouden de Gaston Balliot.

Nos collaborations

Depuis mon diplôme universitaire obtenu en 2011/2012, j’ai commencé à publier de l’Histoire et souvent, j’ai fait appel à Pierre-Jean. Par exemple, pour renseigner mon livre « Noms de bateaux du Pays bigouden » Pierre-Jean m’a apporté de précieux renseignements sur les bateaux du port de Guilvinec-Léchiagat. J’ai pu également compter sur lui pour la relecture de la version finale, tout comme pour un autre livre, non publié à ce jour, traitant de l’Histoire de Guilvinec avant 1880, année de la création de la commune, du temps où son territoire faisait partie de Plomeur. Ses critiques, toujours constructives et argumentées, m’ont permis de faire évoluer mes écrits dans un sens positif, vers plus de clarté pour le lecteur.

Nous avons également co-signé un article dans le n° 33 de la revue Cap Caval (décembre 2014), intitulé « Le musée de la préhistoire à Penmarc’h ». C’est à cette occasion que j’ai appris que Pierre-Jean était, lors de ses venues en Pays bigouden pour des fouilles, le chauffeur attitré de Pierre-Roland Giot — qui n’avait pas son permis — qu’il avait l’habitude d’appeler « Monsieur Giot ».

Dans le sens inverse, j’ai pu de mon côté aider Pierre-Jean pour un article sur « Les malamoks de Léchiagat avant-guerre », publié dans le bulletin municipal de Treffiagat en 2012. Alors qu’il avait recueilli un peu plus d’une trentaine de noms auprès de ses informateurs, je lui ai permis, grâce à une recherche dans les registres matricules du SHD Brest (Archives de la Marine) de doubler ce nombre et de lui apporter d’autres renseignements que la seule mémoire humaine ne pouvait retenir (années de construction, immatriculation, dimensions, tonnage, puissance du moteur, …).

Quelques souvenirs personnels

En mai 1976, deux ans après la mise en service de deux courts extérieurs au stade de Lagat-Yar, un tennis-club a vu le jour. Le Comité directeur était composé de Henri Coïc, Pierre-Jean Berrou, Alain Biguais, René-Claude Daniel et Claude Péron.

Une des anecdotes les plus sympathiques qui me revient en mémoire date des années 1977/78. Au service militaire au Prytanée militaire de La Flèche (Sarthe), je rentrais en permission le vendredi soir en train et arrivais à la gare de Quimper à une heure du matin. Et combien de fois, je ne saurais le dire, je repérais une tête connue qui dépassait au milieu de la foule qui venait accueillir les passagers dans le hall. C’était Pierre-Jean qui attendait sa fille, étudiante à Rennes et qui m’embarquait, direction Guilvinec où il me laissait à la gare. Un sacré coup de main ! car si je n’avais pas trouvé ce bon samaritain, j’aurais dû marcher jusqu’à la sortie de Quimper et faire du stop pour rentrer au bercail.

Clins d’œil en guise de conclusion

Une anecdote que m’a racontée Pierre-Jean : alors que jusque là, tout le monde l’appelait Pierre Berrou (sauf au football où Amédée Biguais avait décidé de l’appeler Pierre-Jean, car ils étaient deux Pierre dans l’équipe des “Crabes”), il a décidé de lui-même de changer son prénom en Pierre-Jean pour ses publications.

La raison ? Pierre Hélias, lors de la publication, en 1975, du Cheval d’orgueil, avait pris pour nom de plume Pierre-Jakez Hélias. « Alors, s’est-il dit, pourquoi pas moi aussi ? » Comme le disait si justement Mikel ar Roue « N’eo ket evit fougasiñ, dres evit lavar ! » (Ce n’est pas pour se vanter, juste pour dire!)

Et Pierre Berrou devint Pierre-Jean Berrou. Mais pour tout le monde à Guilvinec, c’était Per-Jañ, à la mode des marins bigoudens !

Bon voyage, frei kozh !

A la recherche d’insectes à Plougastel-Daoulas

Animation insectes à Kergueven

Une sortie consacrée aux insectes des prairies naturelles était organisée samedi dernier à Plougastel-Daoulas. Organisée par Bretagne Vivante, elle a permis à une petite vingtaine de personnes, dont de nombreux enfants, de s’initier à la recherche et l’identification des insectes présents en ce début juillet (papillons, libellules, sauterelles et criquets, …). Menée par David Nogues, animateur nature de BV, assisté de quelques bénévoles experts en la matière, cette animation, riche en observations et découvertes, s’est avérée très fructueuse pour tous les participants.

Voir la galerie photos des choses vues par le photographe.

Brest “Dans les pas de Jim Sévellec” aux Capucins

Expo Jim Sévellec 2023

Artiste majeur de la Bretagne du 20e siècle, Jim-E. Sévellec (1897-1971) est intimement lié à Brest, sa ville d’adoption. Son œuvre, qui conjugue art et histoire, nous fait partir à la découverte de paysages disparus du Brest d’avant-guerre. Homme de mémoire, impliqué dans la transmission aux jeunes générations de ce passé perdu, Jim Sévellec a autant enrichi le patrimoine brestois qu’il a participé à le défendre. L’exposition rend hommage à cette figure brestoise, à travers un parcours inédit.

Cette exposition est proposée par le service Musées-Patrimoines de la Ville de Brest dans le cadre du label « Ville d’art et d’histoire », à la médiathèque François Mitterrand – Les Capucins, du 27 juin au 17 septembre 2023, tous les jours de 10h à 18h. L’entrée est libre.

A suivre, le jeudi 21 septembre 2023 à 18 heures, Salle Yves-Moraud, Faculté Victor Segalen, UBO Brest (Entrée libre) :

  • Présentation du Hors-série n° 11 des Cahiers de l’Iroise consacré à l’artiste Jim-E. Sévellec
  • Jim-E. Sévellec,peintre brestois par excellence, une conférence par Armel Morgant
  • Séance de dédicaces de l’ouvrage Jim-E. Sévellec. L’Esprit du pays d’Armel Morgant paru aux éditions Locus Solus
Expo Jim Sévellec 2023 : Armel Morgant


Traoù da wel e Langazel

Les tourbières de Langazel, on le savait depuis longtemps, recèlent de nombreux trésors, tant au plan des espèces végétales qu’animales. C’est le but de prospection que le groupe photo nature de Bretagne Vivante s’était choisi samedi dernier.

Pas de Damier de la Succise à se mettre sous l’objectif, mais les photographes naturalistes ont pu approcher papillons, sauterelles, criquets et autres insectes ainsi que reconnaître orchidées, narthécies des marais ou encore plantes carnivores.

Voir la galerie Langazel juin 2023

Pour plus d’informations, le site de l’Association de Langazel

Après le loup, SKYBAN dans les Monts d’Arrée

Sorte de sniper, de franc-tireur, il n’a pas de nom. On le connaît seulement sous le pseudonyme de SKYBAN. De nombreux usurpateurs tentent en vain de laisser croire qu’ils sont les auteurs — géniaux, bien évidemment — des tags qu’il sème un peu partout. Cependant, lassé des villes et du béton, il a choisi de sévir sur le grès armoricain et les schistes des Monts d’Arrée.

On se demande même si SKYBAN n’est pas le diabolique auteur du feu qui a ravagé les alentours de Menez Mikel, le Mont Saint-Michel de Brasparts. Il est vrai que l’incendie a révélé de nombreux murs en pierres blanches aux faces idéales à taguer avec la quantité industrielle de bâtons de lande calcinés en guise de bombes, mais aussi plus écologiques, car les tags seront effacés par la moindre pluie.

Les gens du pays redoutent cependant son retour, probablement à Saint-Rivoal dans son antre, un manoir ayant appartenu à un de ses ancêtres, le Comte de Cornec, soupçonné un temps d’avoir gravé les rochers de la pointe du Caro à Plougastel-Daoulas à la fin du XVIIIe siècle, alors qu’il se cachait après son évasion du Fort du Corbeau où il était emprisonné pour (déjà) faux en écritures.

En réalité, à Saint-Rivoal, tout le monde sait que l’héritier de la maison Cornec s’appelle Paolig, tout comme le Comte. Tous deux ont aussi en commun la passion des voyages. En effet, lointain cousin du sulfureux Jakez Kerouac, originaire quant à lui du Huelgoat, le graffeur SKYBAN, né comme lui aux USA, a toujours été un adepte de la route. « Chi va piano, va sano e va lontano », le slogan d’un autre lointain cousin, le talentueux Didier “Ploudalman”, grand spécialiste des concerts dans les chapelles.

Revenu aux sources — de l’Elorn — après un passage remarqué, mais incognito, dans la grande ville de Brest, SKYBAN arpente aujourd’hui, comme les anciens pilhaouerien, déguisé en moine capucin, le chemin du Comte afin de trouver les spots adéquats pour y inscrire ses créations de land’art éphémères et y laisser sa signature en noir sur blanc.

Et la nuit, quand l’Ankou rôde, Paolig SKYBAN se fond dans son ombre avec ses bâtons calcinés. Tous ici espèrent cependant la protection de l’Ange Exterminateur qui devrait réintégrer bientôt la chapelle Saint-Michel sur son promontoire.

Et d’affirmer en chœur : “Bec’h dezhi d’an diaoul a lak tan ! Sus au diable qui met le feu ! Et si on l’attrape, il ira directement au frigo calmer ses ardeurs dans l’enfer froid de l’ossuaire de La Martyre ! An Ifern yen !

48.359316 , -3.956709

48.354541 , -3.957695

48.381519 , -3.949313

Gwrac’hig ankou ar mor

Sur la commune de Poulgwenn, il existe un un spot bien connu et apprécié des amateurs de glisse et de sensations fortes : la plage du Ster. C’est aussi un lieu mystérieux où la réalité peut se mêler aux légendes anciennes.

Au sud des Klegerioù, grands rochers qui dominent la dune, se trouve Karreg Groaik ar Ster. Ce récif hors d’eau lors des plus grandes marées est redouté des marins. Tous ceux d’ici connaissent le mot «groaik»: la gwreg, l’épouse, mais aussi, la grwac’h, la vieille femme ou le poisson du même nom qui hante ces fonds, mais surtout, la sorcière, femme maléfique s’il en est.

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